• Les murs de la Tour du Bost sont nos meilleurs guides dans la restauration du monument : eux, peuvent nous dire comment il a été bâti, équipé, éventuellement complété. C'est à un véritable travail d'enquête qu'il faut se livrer pour chaque niveau, pour comprendre avant d'entreprendre. Par exemple, les membres de "La Tour du Bost" ont réalisé, pendant l'été, les relevés précis, photographiques, de la zone se situant entre les niveaux 5 et 6 - il reste maintenant à les analyser.
     
    Nous vous proposions il y a quelques jours un petit jeu de piste. Si vous avez bien joué aux Sherlock et Watson de la restauration, vous avez certainement trouvé à quoi correspondent ces traces.
     
    Vue générale (fenêtre côté nord, niveau 4) :

    Coup d'oeil : Des indices dans les murs (la solution)

    Indice 1 en vue rapprochée :

    Coup d'oeil : Des indices dans les murs (la solution)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Indice 2 en vue rapprochée :

    Coup d'oeil : Des indices dans les murs (la solution)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Ces deux éléments marquent bien sûr l'existence d'anciens volets intérieurs. Lors des travaux, le maximum est fait pour que les traces anciennes persistent, tant qu'elles n'empêchent pas les restaurations. Si le gond (indice 2) a dû être scié, pour laisser la place aux nouveaux volets, nous espérons garder l'indice 1 en place. Tous deux ont été scellés au châtaignier.
     
    Si vous regardez attentivement la première photo, vous verrez d'ailleurs un autre "reste" médiéval : une planchette de bois, incluse à l'horizontal entre l'encadrement de la fenêtre et le montant vertical du meneau. Placée comme elle l'est, elle date certainement de la construction de la tour.
     
    Indice 3 (près de l'ouverture de l'alcôve, niveau 4) :

    Coup d'oeil : Des indices dans les murs (la solution)

     

     

     

     

     

     

     

     

    Facile à deviner également, cet indice 3 : un gond bien sûr, témoin de l'existence d'une porte à cet endroit. Lui aussi est conservé : il a fallu calculer au plus juste pour y arriver, mais ça passe !


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  • Remontons un peu dans le temps pour cette histoire aux allures de conte de fée.
     
    Il était une fois, dans un petit village, un vieux donjon qui avait défié le temps, arrivant presque au premier quart du XXe siècle sans prendre l'eau (du moins, par le haut). Flanqué d'un puits profond, il pensait jouir encore de beaux jours, servant d'appoint aux bâtiments agricoles et accueillant régulièrement visiteurs curieux et parties de campagne. Las ! C'était sans compter le mauvais sort lancé par un mauvais génie, jeté jadis au fond du puits : "Puisque maintenant je regarde le monde du fond d'un étroit boyau et n'en voit qu'un bout de ciel, tu deviendras toi-même une coque vide, une cheminée !", avait-il crié au fier donjon.
     
    Chacun sait ce qui se passa en 1920... (pour ceux qui ne voient pas, reportez-vous à notre bref historique de la Tour du Bost)
     
    C'était sans compter la détermination des hommes, qui n'ont pas voulu laisser la Tour du Bost disparaître de Charmoy. Profitant de la sécheresse de l'été 1993, le stage SHPA dirigé par Pierre Hoffman s'est lancé dans le nettoyage du puits, qui avait servi pendant des décennies de poubelle. Dégagé sur une hauteur de 10,40 m (jusqu'à toucher l'eau), il se trouvait obstrué en bas par de très grosses pierres (sans doute les pierres de la margelle qui y avaient été basculées) et un objet en étain fortement cabossé.

    ô Génie de l'Encrier

    Vue de face (à gauche) et vue arrière (à droite)

     

    ô Génie de l'Encrier

    Vue de dessus sans couvercle (à gauche) et couvercle seul (à droite)

     

    ô Génie de l'Encrier

    Vue de dessus avec couvercle (à gauche) et vue de dessous (à droite)

     Une fois détordu et nettoyé, l'objet en question a longtemps été identifié à un encrier. Mais Thierry Bonnot, ethnologue au CNRS et administrateur de La Physiophile, ne pouvait se satisfaire de cette hypothèse. Son scepticisme l'amena à contacter diverses personnes spécialisées dans les encriers... qui finalement parlèrent de lampe à huile !
     
    Forts de ces informations, de nouvelles recherches furent menées. Trois objets semblables, mais plus complets, ont été trouvés dans une auberge à la Chapelle-sous-Uchon (Saône-et-Loire) et venaient confirmer que l'encrier était bel et bien une lampe à huile. Quant à avoir une datation précise...
     
    "Notre" lampe a été restaurée et astiquée soigneusement – pourtant, aucun génie ne nous est apparu. Il faut croire que celui du puits en était déjà sorti, peut-être chassé par l'action bénéfique de l'association – on ne voudrait pas qu'il soit resté au plus profond du puits, toujours ricanant et attendant son heure...
     
    Pour en savoir plus, vous pouvez vous reporter à l'article très documenté de Robert Chevrot et Gilbert Coing paru dans "La Physiophile" n°154, juin 2011.


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  • Hocine est en ce moment le plus ancien des salariés du chantier de la Tour du Bost : il est arrivé le 1er février 2011, alors que nous en étions à la pose des solives et du plancher du niveau IV.

    Hocine : de la Tour aux poids lourds

    Pourquoi avez-vous intégré le chantier ?
     
    Avant de commencer ici, je suis resté une longue période au chômage. Je suis Creusotin, j'y suis né, j'y ai grandi, et Le Creusot, c'est la métallurgie... J'ai fait pas mal de soudure, mais il y a trop de soudeurs dans la région, et pas assez d'usines. J'en avais assez de tourner en rond : me réveiller le matin, faire des boîtes d’intérim, répondre aux offres d'emploi à Pôle Emploi - rien n'aboutissait... Depuis que je travaille ici, ça va mieux professionnellement, puisque je m'occupe la journée et que j'apprends des choses – et ça se passe mieux à la maison aussi. Ma famille est contente que j'aie repris une activité. Cela me pose, ça me structure. Notre vie familiale se renforce.

    Hocine : de la Tour aux poids lourds

     

    Je n'y connaissais rien au bâtiment, au départ. J'ai appris à faire des enduits, à poser des tomettes... Cela n'entre pas dans mon projet professionnel à l'heure actuelle, mais on ne sait jamais ! Et puis, plus tard, si j'achète une maison, ça me sera utile s'il y a des choses à refaire.
     
    Il y a une bonne ambiance dans l'équipe. Depuis mon arrivée, il y a eu au moins trois ou quatre groupes. Il y a eu des hauts et des bas : comme dans tous les chantiers, il arrive qu'il y ait un peu d'engueulades, mais dans l'ensemble ça se passe bien.
     

    Savez-vous ce que vous allez faire à l'issue de votre contrat ?
     
    J'ai un projet qui est bien parti et j'espère le concrétiser. Il n'est pas encore complètement validé mais me semble en bonne voie. J'ai toujours aimé conduire, voulu être chauffeur poids lourd. J'ai commencé à faire des démarches, je me suis renseigné à Pôle Emploi et auprès des boîtes d'intérim : il y a du boulot, c'est recherché, ce qui me motive encore plus. J'ai trouvé un patron à qui j'ai expliqué mon projet, il est prêt à me prendre en immersion dans son entreprise fin octobre, à Blanzy. Je vais accompagner un chauffeur pendant une semaine, je vais le suivre, prendre des notes, regarder comment il charge, comment il décharge etc. Une fois ce stage-là validé, il me faudra passer mon permis poids-lourd, avec l'aide de Pôle Emploi.

    Hocine : de la Tour aux poids lourds

     

     

     

    Après cette semaine d'immersion, je vais terminer mon contrat à la tour : je finis le 31 janvier prochain.

     

     

     

    Connaissiez-vous la Tour du Bost avant d'y travailler ?
     
    Non, je connaissais Montcenis mais pas du tout Charmoy. C'est un monument historique impressionnant ! Cela nous rappelle le Moyen-Âge : c'est le sentiment que j'ai eu lorsque je l'ai vue la première fois. Cela m'a fait remonter des souvenirs de ce que j'avais appris, gamin, sur François 1er, sur le Chevalier "sans peur et sans reproche"... C'était le côté historique qui m'impressionnait, plus encore que la taille de la tour.
     
    Et aujourd'hui, comment la voyez-vous ?
     
    Comme un appartement : je suis là tous les jours, alors je m'y suis habitué ! (rires)


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  • Les murs de la Tour du Bost sont nos meilleurs guides dans la restauration du monument : eux, peuvent nous dire comment il a été bâti, équipé, éventuellement complété. C'est à un véritable travail d'enquête qu'il faut se livrer pour chaque niveau, pour comprendre avant d'entreprendre. Par exemple, les membres de "La Tour du Bost" ont réalisé, pendant l'été, les relevés précis, photographiques, de la zone se situant entre les niveaux 5 et 6 - il reste maintenant à les analyser.
     
    Mettez-vous donc un peu dans la peau d'un Sherlock de l'architecture médiévale. Voici quelques indices laissés dans les murs : saurez-vous trouver de quoi il s'agit ?
     
    Vue générale (fenêtre côté nord, niveau 4) : 

    Coup d'oeil : Des indices dnas les murs

    Indice 1 en vue rapprochée :

    Coup d'oeil : Des indices dnas les murs

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Indice 2 en vue rapprochée :

    Coup d'oeil : Des indices dnas les murs

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Indice 3 (près de l'ouverture de l'alcôve, niveau 4) :

    Coup d'oeil : Des indices dnas les murs

     

     

     

     

     

     

     

     

    Allez, c'est facile ! Bonne chasse !


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