• Au plomb maté...

    Branle-bas de combat dans la Tour du Bost ! On sent un frisson d'excitation passer parmi les « troupes de restauration » : en ce jour de février, Gauthier Jacquelin vient sceller au plomb. Il y a de la magie dans l'air, un soupçon d'alchimie, un grain de danger...

    Les barreaux à sceller sont bien sûr en place : restaurés, éventuellement redressés, disposés de la façon la plus harmonieuse possible pour regarnir les ouvertures de pierre. Leur partie supérieure est maintenue soit simplement avec des coins en châtaignier, soit avec du mortier de chaux lorsque le trou était trop important : pas de plomb là-haut, ce serait vraiment chatouiller la gravité !

    Au plomb maté...

    Le ferronnier d'art fait fondre des morceaux de plomb

    On amène la forge portative et on l'installe à un endroit bien aéré, puis on chauffe. Une fois que tout est prêt, on dispose le creuset (une sorte de louche) à l'intérieur, garnie de plomb déjà épuré. Ce qui ajoute le petit frisson d'anticipation, c'est que chacun aura son tour, chacun pourra faire ces gestes que nos ancêtres pratiquaient déjà...

    Au plomb maté...

     

    "À chaque fois qu'on fait des scellements au plomb, j'essaie d'organiser de petits chantiers pédagogiques et j'explique comment ça se passe", précise le ferronnier d'art. "Lorsque les gars interviennent sur la tour, il leur arrive de trouver des bouts de plomb qu'ils extraient, car il faut refaire les ouvertures. On les récupère, on les refond, on rajoute du plomb de récupération également..."

    Tout en travaillant, Gauthier leur parle de son métier, qui le passionne. "Ce qu'il y a de bien, c'est que dans l'équipe actuelle (NDLR : il s'agit de celle qui est intervenue pendant le premier trimestre 2011), il y a plusieurs personnes qui ont vraiment la culture du fer. Dans leur culture d'origine, le fer était quelque chose d'important et ils connaissent la matière, ils savent ce qu'ils touchent, donc on arrive à être assez performants, on communique bien les uns avec les autres parce qu'on parle le même langage."

    Au plomb maté...

     

    Une fois le plomb coulé (et avec quelles précautions ! Attention aux projections de métal fondu !), on attendra un peu avant d'en mater les excédents : avec un petit outil et au marteau, on viendra le refouler vers l'intérieur du trou, ce qui lui fera perdre l'aspect très brillant qu'il a au début. 

     

    Une matière miroir, fluide - et brûlante ! 

    N'hésitez pas à regarder de près les grilles de la tour, lors de vos visites : elles sont le fruit d'un vrai travail de restauration et de recherche - et de siècles de savoir-faire !

    Au plomb maté...

    En hauteur aussi, il faut sceller les barreaux :
    une opération délicate !

    Pour en savoir plus sur Gauthier Jacquelin :
    Gauthier Jacquelin : l'art de la fusion
    Et sur le travail de ferronnerie dans la Tour du Bost :
    Barreaux : la traversée des siècles
    La porte d'entrée : voyage dans le temps (1)
    La porte d'entrée : voyage dans le temps (2) 
    La porte d'entrée : voyage dans le temps (3)
    L'album photos

     

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