• Nous avions laissé les niveaux 4 et 5 alors qu'ils venaient d'être dotés d'un plafond- plancher en chêne. Depuis, les travaux ont beaucoup avancé : les barreaux une fois remis en place aux fenêtres (nous vous en parlerons en détail), l'électricité installée, les ouvriers, en équipe réduite d'ailleurs (quatre personnes seulement, suite à des problèmes de recrutement), ont posé une belle dalle de béton allégé.

    Niveau 4 : Vers les finitions

    Cela semble tout simple comme ça, mais ce fut un travail pénible et de longue haleine ! Ici, pas de camion-toupie qui arrive et déverse la quantité de produit liquide, qu'il "suffit" d'aplanir : le mélange perlite - vermiculite s'est fait à l'extérieur de la tour, dans une bétonnière, avant d'être acheminé seau par seau une bonne dizaine de mètres plus haut, grâce à un treuil. Il a fallu préparer des chemins, mis à niveau, avant de tirer le béton entre eux, à la règle, puis le talocher. Deux semaines auront été nécessaires pour voir le bout de ce travail... Le mélange allégé, au final, ne représente que 300 kg de charge par m3.

    Ce n'était pas fini pour autant.

    Niveau 4 : Vers les finitions

    Niveau 4 : Vers les finitions

     

     

    Il y a une quinzaine de jours, les poutres du plafond ont été imprégnées d'une couche d'huile de lin et térébenthine : le bois, mis ainsi en valeur et protégé, voit sa présence dans la pièce renforcée. Cela sent les finitions - au propre comme au figuré, l'odeur entêtante de la térébenthine cédant maintenant la place à un parfum plus plaisant !

     

     

     

    Aujourd'hui, il reste à enduire les murs d'une couche de finition à la chaux, à poser les tomettes et à terminer les espaces attenants (une petite pièce et le coin de la fenêtre modifiée à l'est)... Plus rapide à dire qu'à faire, alors que les lieux doivent être prêts pour la troisième semaine de juin !

    C'est une équipe presque toute nouvelle qui s'attelle à cette fin de travaux. 

    Niveau 4 : Vers les finitions

    Pour retrouver les travaux du niveau 4, y compris la saga de la poutre :
    Une histoire de poutre (1) : Casse-tête chinois
    Niveau IV : un plafond très technique (1) 
    Niveau IV : les révélations d'une sablière
    Niveau IV : un plafond très technique (2)
     
    Et les albums photos : La poutre du niveau 4 et Le plafond du niveau 4


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  • Niveau 4 : Un plafond très technique (2)

    Naissance d'un plancher, côté Ouest

    Après avoir posé la moitié des solives (treize) entre la poutre et la muralière côté ouest, il restait à réaliser le plancher. Cette pose permettrait rapidement l'accès facile au nouveau niveau (le "5") - par la porte, tout simplement !
     
    Les planches de chêne, épaisses de 3 cm mais de largeurs diverses, ont d'abord été disposées à même le sol pour les associer de façon esthétique. Il fallait éviter qu'une planche large soit prolongée, sur l'autre partie de plancher, par une lame étroite, et vice-versa.
     
    Tandis que ce travail-là se déroulait au niveau V, au-dessous, montés sur un échafaudage courant le long du mur, certains terminaient de refermer le mur sur la poutre. Comme à l'origine, très vite on n'en a plus vu qu'une seule face... 

    Niveau 4 : Un plafond très technique (2)

    Mise en place des solives côté Est

    Il a fallu ensuite passer à la partie la plus technique. Côté est, les trois muralières qui, assemblées en sifflet elles aussi, n'allaient pas être ancrées dans le mur, mais iraient "simplement" se poser sur les corbeaux d'origine. Un détail d'importance : les solives viendraient donc les coincer contre le mur et les empêcher de basculer !

    Niveau 4 : Un plafond très technique (2)

     

    D'autre part, pour éviter tout risque de fendage du bois, le nez des solives (comme les muralières, en miroir) a reçu un traitement particulier : une coupe en double paume, tracée à l'aide d'un gabarit et réalisée à la scie circulaire et au ciseau  à bois, pour les finitions. Il a fallu relever les cotes pour chaque solive et reporter les angles, le mur ouest n'étant pas parallèle à la poutre centrale : aucune n'est de même longueur ! Le travail des muralières, lui (en creux, pour accueillir la double paume des solives), a été essentiellement effectué au ciseau à bois.

     

     

    Précision et tour de main

    pour la coupe en double paume !

    Seules les trois dernières solives ont pu être travaillées sur le plancher du niveau 5, toutes les autres l'ont été au niveau inférieur avant d'être hissées en place.
     
    Finalement, le reste du plancher a été posé, en trois jours, soit deux fois plus rapidement que prévu ! Il était prêt, après le passage de l'électricien, à recevoir une chape allégée...
     
    Pour en savoir plus : 
    Niveau 4 : un plafond très technique (1)
    Niveau 4 : les révélations d'une sablière 
    Niveau 4 : Vers les finitions
    En photos...

     


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  • Un de nos fidèles lecteurs nous a posé une question fort intéressante : la technique  d'insertion de la muralière est-elle celle utilisée à l'origine, lors de la construction de la Tour du Bost ? De quoi faire un petit sujet réjouissant !

    Niveau 4 : Les révélations d'une sablièreRéjouissant ? Oui, car non seulement la muralière, enfermée dans la maçonnerie, suit bien la technique utilisée à l'origine, mais en plus, nous en avons la preuve ! Malgré l'incendie, les murs avaient conservé la poutre (ou sablière) d'époque, non touchée par les flammes, tandis que celle du côté Est, simplement posée sur des corbeaux, disparaissait en fumée. Protégée sur trois côtés par les murs, avec une seule face visible de l'intérieur de la tour, la vénérable poutre en chêne nous a même livré des secrets...
     
    Grâce au CeCab (Centre de Castellologie de Bourgogne), une étude dendrochronologique a en effet été réalisée à partir d'une "tranche" de cette poutre. Étant donné l'endroit où elle se trouvait, sa pose remontait certainement à l'origine et pouvait donc permettre la datation du monument... D'où son analyse.
     
    Qu'apprend-on ?
     
    D'abord, que la poutre de chêne a été "façonnée à la doloire et à l'herminette". Ensuite, que l'arbre d'origine fut abattu au cours de l'hiver 1387-1388. Continuons de citer l'étude : "Il apparaît que le chêne a été utilisé dans un délai très court après l'abattage. Le façonnage de la sablière encastrée pourrait donc remonter aux années 1387-1388."
     
    Depuis plusieurs années, les spécialistes hésitaient sur la datation du donjon. Certains éléments architecturaux faisaient pencher la balance vers l'amont du Moyen-Âge, d'autres vers des périodes plus tardives. Avoir des éléments scientifiques permettant d'avancer une période avec plus de certitude, n'est-ce pas que cela méritait ces quelques lignes ?
     
    Petit détail : la sablière-muralière miraculée se situait à l'endroit de la rupture entre deux périodes constructions (adjonction probable d'étages supérieurs à la tour pré-existante). Il reste maintenant à savoir si elle faisait partie de la première, ou de la deuxième tranche de travaux...
     
    Pour que vous puissiez la consulter, nous avons mis en ligne, sur le site de la Tour du Bost, l'étude dendrochronologique.
     
    Le reste des aventures du plancher ?
    Niveau 4 : un plafond très technique (1)
    Niveau 4 : un plafond très technique (2)
    Niveau 4 : Vers les finitions
    Et en photos, ici.

     


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  • Niveau 4 : Un plafond très technique (1)Avoir positionné l'énorme poutre de chêne et ses deux aisseliers entre les niveaux 4 et 5 n'était pas suffisant : il fallait ensuite la "garnir" pour former le plafond... Les salariés du chantier d'insertion se sont donc attelés à cette partie cet hiver. À cette hauteur (13 m), rien n'est jamais simple : toute manipulation de matériel, surtout lourd et/ou encombrant, prend vite des allures de gageure... Or, la poutraison (entièrement en chêne, comme toujours à la tour) comprenait 26 solives de 450 à 480 kg chacune, longues d'un peu plus de 3,5 m, avec une section de 27 cm ! Sans compter les deux muralières, qui seront à terme coupées en deux et en trois, particulièrement difficiles à manœuvrer...
     

    Il a donc fallu monter les muralières, puis les solives, l'une après l'autre, grâce au treuil électrique, et les faire passer dans le monument depuis un échafaudage extérieur. Une fois à l'intérieur, les poutres furent glissées dans des élingues et manipulées grâce à un système de palans. Un travail très physique !

    Niveau 4 : Un plafond très technique (1)

    Préparation au ciseau du nez d'une des solives du côté ouest

    L'une des muralières, une fois préparées (coupée en deux), a été assemblée en sifflet et ancrée dans le mur coté ouest. La moitié des solives y a été hissée, le nez reposant sur la poutre centrale, préparé avec une entaille de 5 cm de profondeur. Cette opération a permis de garnir la première moitié de plancher - en un jour et demi seulement.
     
    Plus de photos ?
     
    L'histoire de la poutre :
    Une histoire de poutre (1) : Casse-tête chinois
     
    La suite ?
    Niveau 4 : Les révélations d'une sablière
    Niveau 4 : Un plafond très technique (2)
    Niveau 4 : Vers les finitions


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