• ô Génie de l'Encrier

    Remontons un peu dans le temps pour cette histoire aux allures de conte de fée.
     
    Il était une fois, dans un petit village, un vieux donjon qui avait défié le temps, arrivant presque au premier quart du XXe siècle sans prendre l'eau (du moins, par le haut). Flanqué d'un puits profond, il pensait jouir encore de beaux jours, servant d'appoint aux bâtiments agricoles et accueillant régulièrement visiteurs curieux et parties de campagne. Las ! C'était sans compter le mauvais sort lancé par un mauvais génie, jeté jadis au fond du puits : "Puisque maintenant je regarde le monde du fond d'un étroit boyau et n'en voit qu'un bout de ciel, tu deviendras toi-même une coque vide, une cheminée !", avait-il crié au fier donjon.
     
    Chacun sait ce qui se passa en 1920... (pour ceux qui ne voient pas, reportez-vous à notre bref historique de la Tour du Bost)
     
    C'était sans compter la détermination des hommes, qui n'ont pas voulu laisser la Tour du Bost disparaître de Charmoy. Profitant de la sécheresse de l'été 1993, le stage SHPA dirigé par Pierre Hoffman s'est lancé dans le nettoyage du puits, qui avait servi pendant des décennies de poubelle. Dégagé sur une hauteur de 10,40 m (jusqu'à toucher l'eau), il se trouvait obstrué en bas par de très grosses pierres (sans doute les pierres de la margelle qui y avaient été basculées) et un objet en étain fortement cabossé.

    ô Génie de l'Encrier

    Vue de face (à gauche) et vue arrière (à droite)

     

    ô Génie de l'Encrier

    Vue de dessus sans couvercle (à gauche) et couvercle seul (à droite)

     

    ô Génie de l'Encrier

    Vue de dessus avec couvercle (à gauche) et vue de dessous (à droite)

     Une fois détordu et nettoyé, l'objet en question a longtemps été identifié à un encrier. Mais Thierry Bonnot, ethnologue au CNRS et administrateur de La Physiophile, ne pouvait se satisfaire de cette hypothèse. Son scepticisme l'amena à contacter diverses personnes spécialisées dans les encriers... qui finalement parlèrent de lampe à huile !
     
    Forts de ces informations, de nouvelles recherches furent menées. Trois objets semblables, mais plus complets, ont été trouvés dans une auberge à la Chapelle-sous-Uchon (Saône-et-Loire) et venaient confirmer que l'encrier était bel et bien une lampe à huile. Quant à avoir une datation précise...
     
    "Notre" lampe a été restaurée et astiquée soigneusement – pourtant, aucun génie ne nous est apparu. Il faut croire que celui du puits en était déjà sorti, peut-être chassé par l'action bénéfique de l'association – on ne voudrait pas qu'il soit resté au plus profond du puits, toujours ricanant et attendant son heure...
     
    Pour en savoir plus, vous pouvez vous reporter à l'article très documenté de Robert Chevrot et Gilbert Coing paru dans "La Physiophile" n°154, juin 2011.

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