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Une rampe pour faciliter les visites
Voici une information qui devrait ravir les visiteurs à venir de la Tour du Bost comme ceux qui ont déjà connu ses escaliers assez rudes : Gauthier Jacquelin, ferronnier d'art, a équipé les escaliers d'une jolie main courante fonctionnelle entre les niveaux 2 et 4.
Cela faisait longtemps que nous en rêvions, pour des questions de sécurité. Frédéric Didier, Architecte en Chef des Monuments Historiques, en charge de la Tour du Bost, nous en a donné le feu vert lors de sa dernière visite de chantier, cet hiver. Bien sûr, les rampes n'existant pas à l'époque de construction, il fallait trouver une solution qui ne soit pas choquante.
Il s'agit d'une rampe sobre, très discrète, réalisée en fer laminé rond de 18, qui s'intègre parfaitement dans les lieux. Ses crosses (les terminaisons) sont en tête de clou pointe de diamant.Les crosses de fixation, qui l'ancrent dans le mur (sur une quinzaine de centimètres), en fer rond de 12, forment un arrondi progressif, suivant un angle souvent utilisé au Moyen-Âge, en demi-blason. "On les a mises le plus près possible du mur, à environ 8 cm, mais pas trop près non plus pour ne pas se faire mal à la main contre les enduits", explique M. Gauthier. "Il nous a fallu calculer où faire commencer la main courante, en fonction des rayons de passage et des nécessités liées aux marches. Nous avons tenu compte de nombreux facteurs : le sol parfois inégal, certaines pierres qui dépassent, les endroits où avoir un appui pouvait être intéressant..."
La hauteur de la main courante est normalement de 900 mm depuis le nez de la marche. Avec ces escaliers anciens, aux niveaux inégaux, il nous a fallu faire preuve de bon sens et nous adapter aux lignes des marches comme des murs, qui ne sont pas du tout rectilignes, jouer avec les normes pour que cette rampe garde son efficacité comme son élégance simple : elle en perd, pour un œil exercé et tatillon, un brin de sa rectitude... Les différentes parties de la rampe sont goujonnées et soudées.
La volée de marches qui monte du niveau 3 au niveau 4 a été modifiée de façon assez sauvage au XVIe siècle. Résultat : son départ est très raide, dans un angle droit.
"Cette partie a été débillardée (cintrée dans les deux sens) en atelier. J'ai fait un gabarit sur un petit fer carré de 8, facile à travailler, que j'ai appliqué sur chaque nez de marche (ce qui était assez sportif vu la configuration des lieux), en y allant progressivement. J'ai pris un tas (un enclume creuse) et j'ai frappé sur mon petit fer pour le cintrer dans un sens puis dans l'autre en prenant bien mes repères. Puis, à l'atelier, je me suis mis dans les mêmes conditions, en élévation, au niveau grâce à un petit fer vertical, de manière à me retrouver dans les mêmes orientations. Et j'ai cintré la main courante entièrement à la forge."
Les usagers habituels du monument (salariés du chantier, intervenants, membres de l'association), bien aises, ont déjà pris l'habitude de ce nouveau confort...
Pour en savoir plus sur le travail de ferronnerie à la Tour du Bost :
Gauthier Jacquelin : l'art de la fusion
Barreaux : la traversée des siècles
Ainsi que quelques photos sur les scellements au plomb.
Tags : rampe, main, marche, fer, Tour du Bost, Charmoy, Saone-et-Loire, Bourgogne, monument historique, histoire, patrimoine, moyen-age
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