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Une histoire de poutre (2) : petit retour en 2006
La poutre du 2e étage, octobre 2010
Elle nous aura fait rêver, cogiter, gamberger, stresser, cette énorme pièce maîtresse de la restauration de la tour ! C'est que la solution finalement adoptée était bien de la faire passer, à plus de 13 m de haut, par le chas d'une aiguille ou presque : LA fenêtre - heureusement placée dans le bon axe et de taille (à peine) suffisante !
La Poutre ! Avec un grand P, celui qu'elle partage avec Poids, Péripéties, Péril. Et Patience... On ne trouve pas un arbre pouvant donner une poutre semblable tous les jours ! Il nous a fallu de plus attendre deux ans peut-être avant de finaliser ce chantier, faute de moyens. Depuis 2008, nous avons beaucoup de difficultés à obtenir des subventions pour les matériaux, qui arrivent au compte-goutte...
Bien sûr, cette grosse poutre n'était pas notre coup d'essai : nous avions déjà eu à "gérer" sa petite sœur, pour le plafond de la salle d'exposition actuelle, au premier étage (niveau 3). Celle-ci ne mesurait "que" 7m60, pour un poids d'une tonne et demie.C'était en janvier 2006 et l'équipe du chantier d'insertion avait jeté toutes ses forces dans la bataille. Pourtant, les difficultés étaient finalement moindres que cette fois-ci : la poutre avait pu être posée à même le sol avant d'être hissée et glissée dans les deux trous vis-à-vis, laissés par les poutres d'origine, calcinées dans l'incendie.
La poutre du 1er étage :
par une fenêtre elle aussi, mais moins haute...
Pour la "grosse", il ne pouvait être question d'utiliser la même technique. Longs mois de cogitation mêlant membres de l'association et professionnels, avant d'adopter LA solution: faire passer la poutre par la fenêtre. Sachant que la belle était attendue 1m60 plus bas, mais quand même à 3m40 du plancher, il fallait la faire entrer de biais. Son nez viendrait reposer sur des échafaudages roulants et ces hauts "chariots" allaient accompagner sa progression à l'intérieur de la tour et la guider dans la salle. Grâce à des palans, elle allait enfin pouvoir être mise en place. Elle, et les deux aisseliers que les constructeurs médiévaux, considérant la longueur de ladite poutre, lui avaient adjoints pour en diminuer la portée. Ces deux jambes de force de 2m, il faudrait elles aussi les mettre en place : des pièces plus petites, mais pesantes elles aussi (350 kg chacune), pour un travail de précision ! Restait à passer de la théorie à la pratique...
Pour en savoir plus, avant le prochain épisode, vous pouvez consulter le journal archivé sur le site de la Tour du Bost et feuilleter notre album, qui s'étoffera au fil des épisodes.
Si vous avez raté le début : Une histoire de poutre (1) : Casse-tête chinois
Si vous voulez connaître la suite :
Une histoire de poutre (3) : le chêne providentiel
Une histoire de poutre (4) : Tous sur le pont !
Une histoire de poutre (5) : Attention, la voilà !
Une histoire de poutre (6) : un travail de longue haleine
Une histoire de poutre (7) : un élan collectif
Tags : poutre, Tour du Bost, Charmoy, Saone-et-Loire, Bourgogne, monument historique, histoire, patrimoine, moyen-age
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