• C'était un jour d'automne, tandis que les travaux de menuiserie battaient leur plein, ainsi que ceux de finition du niveau 4. Certains salariés se sont munis de grandes vis et se sont mis à en planter une (petite) forêt vers le bas de la porte donnant sur le vide, côté est. 

    Coup d'oeil : une forêt de vis (la solution)

    Comme on ne s'ennuie pas sur le chantier de la Tour du Bost, il ne s'agissait bien sûr pas d'une manière de passer le temps - ni d'un essai d'outillage, encore moins d'une technique défensive médiévale.

    Coup d'oeil : une forêt de vis (la solution)

     

     

     

    La pierre ayant souffert à cet endroit-là, nous nous trouvions face à un trou, plus grand qu'une main et relativement profond, qu'il fallait boucher. Pour permettre au mortier à la chaux de s'accrocher à cet endroit accidenté, il a fallu l'étayer avec ces vis, qui aujourd'hui ont totalement disparu dans la masse. L'un de nos fidèles lecteurs l'a d'ailleurs bien expliqué dans son commentaire.   

     

     

    En cours de rebouchage...


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  • Quand on rêvait tout haut qu'un généreux donateur nous tombât du ciel, on ne pensait pas que ça viendrait si vite !

    Six jours ne s'étaient pas écoulés après la parution de notre billet n°1 ( La solitude du chercheur de fonds... (1) ), qu'un mirifique courriel nous tombait dans la boîte : on nous y promettait rien moins que 967 000 € !

    La solitude du chercheur de fonds (3) : tombé du ciel !

    Notre interlocuteur, M. F. G. (un nom pas vraiment courant, mais qui sent bon le terroir, nous n'en dirons pas plus par discrétion), est un grand voyageur. Après s'être excusé pour s'introduire aussi sauvagement dans notre vie (il n'y a pas de quoi), il nous explique que sa démarche est très importante pour lui (et pour nous, donc !). En quelques lignes, il nous peint sans fard une vie heureuse en affaires, mais malheureuse ailleurs : né au Canada, tout en utilisant une adresse courriel turque, il vit en Afrique depuis plus de 48 ans. Il y avait de nombreuses affaires, dont une entreprise de bois et d'hévéa et une Sidérurgie (sic). Hélas, M. G. est atteint d'un cancer de la gorge : "mon médecin traitant vient de m'informer que je suis en pleine phase terminale et que mes jours sont comptés du fait de mon état de santé assez dégradé" (un euphémisme, sans doute ?). Il est veuf et sans enfant, ce qu'il "commence à regretter amèrement".

     

    Il ne faut pas se réjouir du malheur d'autrui. C'est pourtant ce à quoi notre interlocuteur nous engage, puisqu'il enchaîne : "Au fait, la raison pour laquelle je vous contacte est que je souhaite faire Don (sic) d'une partie de mes biens vu que je n'ai personne qui pourrait en hériter" (au cas où on n'aurait pas compris). Une grosse partie des fonds qu'il a déjà tirés de la vente de ses affaires est déjà partie à "différentes associations à caractères humanitaires" (il ne faut pas moins que le pluriel, pour ces caractères-là), "un peu partout dans le monde mais surtout ici en Afrique". On ne peut que saluer de telles initiatives ! Et encore plus la suivante, concernant la somme restante (les 967 000 € signalés plus tôt), qui va nous échoir. Elle se trouve sur un compte personnel. Bloqué.

     

    Ah ben, mince alors.

     

    Le brave M. G. insiste : "mon dernier souhait serait de vous en faire Don (sic) afin que vous puissiez investir dans votre secteur d'activité et surtout dans l'humanitaire" (on aimerait bien, nous aussi, mais bon...). "Je suis tout à fait conscient de ce que je compte faire, poursuit-il, et je crois que malgré le fait que nous ne nous connaissons pas, que vous saurez faire bon usage de cette somme. Je vous prie donc de bien vouloir accepter ce legs, conclut-il, sans toutefois ne rien vous demander en retour, si ce n'est de toujours penser qu'à faire le bien autour de vous, ce que je n'ai pas su faire durant mon existence". Allons allons, pas de fausse modestie : avec tous ces dons à des associations humanitaires, quand même !

     

    M. G. termine son courriel en nous demandant de lui répondre "au plus vite", afin qu'il nous "communique plus d'explications sur les motifs de son geste et sur le déroulement des choses". La dernière ligne nous demande de lui écrire à une adresse différente de celle de l'envoi (nous voici avec un youyou.fr, maintenant : quel voyage, décidément !)

     

    Qu'auriez-vous fait à notre place ? Que pensez-vous que nous ayons fait ? Comment ne pas sauter sur une telle opportunité, soulager la souffrance morale d'un homme qui a accumulé les biens terrestres et ne souhaite que s'en débarrasser avant le grand voyage ?

     

    C'est presque Noël pourtant - dans quel monde désenchanté vivons-nous donc...

     

    Pour paraphraser F. G. : "Chaleureusement, merci". Merci pour cette prose désopilante (soupir) et ce superbe scam 419...

     

    La recette du chercheur de fonds ? Elle est ici : La solitude du chercheur de fonds (2) : la recette !

     

    Un petit tour chez une "croque-escroc", pour en rire autrement ? Mes amis les cyber-arnaqueurs

    Heureusement, il existe des personnes fiables : La solitude du chercheur de fonds (4)


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  • ... imaginaires, mais l'émotion y était !

    Roulement de tambours...

    Pendant les discours

    Il y avait foule, la semaine dernière, pour inaugurer la nouvelle salle de la Tour du Bost, au niveau 4 : la "Chambre des Dames", dotée de toutes ses finitions, volets intérieurs compris. Les différentes phases de la restauration avaient été mises en lumière grâce à de grandes photos : chacun a pu se rendre compte de ce que les salariés du chantier d'insertion ont accompli - en moins d'un an !
     
    Même si la météo n'était pas encore hivernale, nous avons tous apprécié le confort apporté par les portes et les fenêtres : pour la première fois dans la tour, on arrive à échapper aux courants d'air (sauf si l'on se réfugie dans la cheminée, comme certains, sans doute abusés par l'idée de chaleur qu'on lui associe...). L'ambiance était presque douillette, renforcée par les volets fermés et les lumières douces.

    Roulement de tambours...

    MM. Chevrot et Mejias, devant l'évocation des travaux en photos  
     

    Nous avons applaudi les discours réjouis des présidents des deux associations impliquées, Emmanuel Mejias ("Tremplin Homme et Patrimoine") et Robert Chevrot ("La Tour du Bost") avant de partager quelques rafraîchissements et gourmandises. Ce fut le temps des retrouvailles, dans un joyeux brouhaha : avec des personnes perdues de vue depuis des années, ou avec un endroit dans lequel on a travaillé (quelques mois plus tôt - ou vingt ans !) et que l'on redécouvre fort changé... Les membres de l'association "La Tour du Bost" étaient venus en force, ainsi que de nombreux salariés de Tremplin travaillant ou ayant travaillé dans le monument.

    Roulement de tambours...

     

    Certains ont profité de l'occasion pour visiter le reste du donjon, tandis que d'autres suivaient les explications de ceux qui avaient réalisé les travaux dans la salle. Il y a même un courageux qui s'est offert un entraînement avant le rallye pédestre 2012 : une mini-randonnée depuis les hauteurs, bravant barrières et gadoue, pour venir jusqu'à la tour...
     

    Explications et démonstrations,
    avec Gauthier Jacquelin, ferronnier d'art 
     

    Vous souhaitez remonter le cours du temps  ?
    Travaux


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  • Pour arriver jusqu'au niveau 4, là où se trouve la pièce qui a bénéficié des principaux travaux de restauration ces derniers mois, on emprunte bien sûr l'extraordinaire escalier de la Tour du Bost, en tournant pour ainsi dire autour des salles situées au cœur du monument. Autrefois, au deuxième palier au-dessus des voûtes, on se trouvait face à une porte que l'incendie de 1920 a fait totalement disparaître - si elle existait encore.

    Aujourd'hui, elle est de nouveau en place. 

    Niveau 4 : la porte d'entrée de la salle

    La porte avant mise en place de la serrure
    et couches d'huile de lin

    Niveau 4 : la porte d'entrée de la salle

     

     

    Les salariés en insertion de Tremplin Homme et Patrimoine ont refait ce battant en utilisant les techniques d'autrefois. Épaisse de 5 cm, cette porte cloutée à bois croisé, en chêne massif, présente une structure relativement complexe, à pentures engravées. Les planches verticales, emboîtées les unes dans les autres par un système de rainures, sont au final maintenues ensemble par deux barres horizontales entaillées et maintenues par des clous.

     

     

     

     

     

    Niveau 4 : la porte d'entrée de la salle

     

     

    La fixation des pentures a été un grand moment : une fois les repères pris, en maintenant la porte en position contre les gonds déjà scellés, il n'y avait plus qu'à (!) les fixer avec de longs clous forgés, à chaud. Par souci de précision, les trous devant accueillir ces clous ont été prépercés.

     

    Niveau 4 : la porte d'entrée de la salle

     

    Une fois chauffé sur la forge portative,

    le clou est mis en position...

     

    Niveau 4 : la porte d'entrée de la salle 

     

     

     

     

     

    Positionnement des clous à chaud : tandis que l'un le met en place d'un coup de marteau et le maintient en place, l'autre tord la tige de l'autre côté du battant avant de la marteler pour qu'elle s'agrafe dans le bois.

     

    Niveau 4 : la porte d'entrée de la salle

    Il a fallu s'y mettre à plusieurs pour manipuler le lourd battant, mais sa mise en place n'a pris que quelques minutes, au premier essai.
     
    On vous laisse imaginer le moment d'euphorie qui suit chaque pose de porte, le plaisir qu'il y a à ouvrir et fermer le battant, à en observer le bois dont les veines joue dans la lumière...
     
    Pour retrouver les travaux du niveau 4 :
    Niveau 4 : adieu vertige !
    Plus particulièrement, les travaux de ferronnerie :
    Des serrures pour les Dames
    Des pentures d'époque 
    Gauthier Jacquelin : l'art de la fusion

     


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