• Il y a, dans la salle d'exposition de la tour, un coffre que de nombreux visiteurs ont le tort de regarder négligemment : de prime abord, il s'agit d'un meuble tout a fait banal, rustique et assez massif. On aurait tort de s'arrêter à cette première impression... 

    Le coffre de la tour (1) : cinq cents ans en arrière ?

    M. Bertoux, qui a passé tout un été à le restaurer, lui connaît plusieurs secrets. "À l'origine, c'est Pierre Nigay qui a donné ce coffre à l'association : il a pensé qu'il méritait peut-être une deuxième chance, alors qu'il était en très mauvais état et destiné à la déchèterie. J'ai commencé par le laver à l'eau et à la lessive, pour le décrasser, pendant une période où il faisait bien chaud et sec."
     
    M. Bertoux prend alors le temps d'étudier le meuble : "J'ai vu qu'il était tout en chêne et qu'il avait été réparé avec des "palâtres" : il est fait de planches emmanchées avec rainure et languette, mais était éclaté à certains endroits. Alors on avait mis des morceaux de sapin, certains très grands, pour le consolider. Les clous avaient gonflés en forme de massue, dans la partie en chêne : ils étaient inarrachables ! Avec le "zag" de mon grand-père, j'ai tout scié, sans toucher le bois du coffre, puis avec un ébauchoir (un ciseau à bois tout en fer), j'ai fendu les "palâtres" comme du bois d'allumage. Il ne me restait que les pointes qui dépassaient. Rouillées, elles ont cassé facilement et je les ai limées : on ne les voit plus. Le fond ne tenait plus : il était lui aussi emmanché à rainure et languette et une grande partie en était arrachée. J'ai mis une traverse, assez invisible, et maintenu le tout avec de grandes vis fortement fraisées, sur les quatre faces."
     
    Tout en rénovant ce coffre, M. Bertoux a fait quelques observations passionnantes qui peuvent donner une idée de l'âge du meuble. Premier indice : les clous rouillés formant massues dans le chêne : "Il leur faut une centaine d'années pour atteindre ce stade, cela faisait donc au moins ce temps-là que le coffre avait été renforcé."

    Le coffre de la tour (1) : cinq cents ans en arrière ?

    "Le couvercle était cassé, il manquait des morceaux, comme au niveau de la moulure. Il m'a fallu tout reprendre avec du carton, pour refaire les formes exactes. Puis j'ai recollé les parties manquantes", explique M. Bertoux.

    L'aspect des planches lui aussi recèle des secrets. "Elles ont probablement été débitées à la scie de long, qui a servi jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, ce qui est encore récent. À l'intérieur du coffre, on peut voir des planches débitées de cette façon. Si on tourne le coffre à l'envers, par contre, le fond n'est pas poli comme le reste – cet endroit n'est pas visible normalement, il n'était pas nécessaire d'y effacer les traces. On voit nettement que l'on a travaillé à la doloire ! C'est un outil affûté avec lequel on vient taper sur le bois. Or, d'après mes lectures, on a arrêté de s'en servir à la fin du Moyen-Âge, parce qu'on avait trouvé mieux pour le remplacer."
     
    M. Bertoux estime donc que ce coffre date bel et bien du Moyen-Âge : à la Tour, il a retrouvé une place de choix...
     
    Mieux connaître M. Bertoux ?
    Raymond Bertoux : un homme du bois
    Un haut-relief pour la Tour du Bost
    En savoir plus sur les expositions de cet été, auxquelles il participe ?
    Au programme de l'été !


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  • Un effet de la canicule ? Une fantaisie de l'atelier d'insertion ? Une farce de jeune potache ? Un grand nettoyage nécessaire ?

    Coup d'oeil : un bain pour les tomettes... (la solution)

    En ce moment, à la Tour du Bost, les tomettes (enfin arrivées !) prennent un bain. Pendant des heures, elles marinent dans un seau d'eau... Saurez-vous en deviner la raison ?


     
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    Les bricoleurs n'auront certainement pas eu besoin de ces quelques jours de réflexion - et nous pardonneront une lapalissade : si les tomettes "trempent", c'est pour se gorger d'eau! Sur la chape allégée du niveau 4, on dispose une couche de mortier sec et de chaux: l'eau contenue dans les carreaux permettra à l'ensemble de "coller".

    En passant, on peut remarquer que les tomettes artisanales dont nous disposons sont assez irrégulières : leur taille varie légèrement, certaines sont même un peu bombées, ce qui complique la pose mais correspond bien à l'esprit d'une restauration. C'est une pose jointive en 2/3-1/3 qui a été choisie. Contrairement à l'étage inférieur, il n'y aura pas de variation dans le dessin géométrique au sol.

    Les ouvriers de l'atelier ont passé de longues heures à calculer les axes de la pièce avant de commencer la pose, à la mi-juillet.

    En savoir plus sur les travaux du niveau 4 ?
    Une histoire de poutre (1) : Casse-tête chinois
    Niveau 4 : un plafond très technique (1)


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  • Si vous visitez la tour ces jours-ci, et jusqu'au 21 août, vous ne manquerez pas, en entrant dans notre salle d'exposition, de tomber en admiration devant les sculptures sur bois de M. Bertoux. Toutes attirent l'attention, mais l'une d'elle n'aurait pu trouver meilleure place : il s'agit d'un panneau de hêtre représentant la Tour du Bost. À gauche, avant les travaux de rénovation, à droite, telle qu'elle devrait être à la fin de nos interventions.

    Un baut-relief pour la Tour du Bost

     

    Un baut-relief pour la Tour du Bost

     

    M. Bertoux est attentif au moindre détail et rien ne manque à sa représentation du monument : les grilles droites, les fenêtres à losanges, la végétation au sommet, la clé de voûte... On "voit" même les pierres qui manquent, comme celles qui sont abîmées, et les cicatrices de la façade est.

     

     

    Un baut-relief pour la Tour du Bost

    Les deux tableaux, réunis sur le même panneau de 100 sur 67 cm, sont teintés pour mieux faire ressortir tous ces détails.

    "J'ai pris des modèles : une photo de la tour en 1992 et le dessin de l'Architecte en Chef des Monuments Historiques, présentant l'état projeté de la tour une fois les travaux terminés. Tout est à l'échelle, j'ai pris les cotes pour en être sûr. Les gargouilles sont rapportées, mais le reste est sculpté dans la masse. J'ai essayé de faire le plus parfait possible. J'ai dû mettre six mois pour réaliser ce panneau, tout en faisant d'autres choses à côté."

     

     

    Étant charpentier, M. Bertoux a su trouver les mots exacts pour qualifier, dans sa légende, le toit qui devrait couronner la tour, dans les dessins projectifs de l'Architecte en Chef Frédéric Didier. C'est ainsi qu'il parle de "pavillon à croupes avec rupture de pente". "En sculptant, je réfléchissais à ce que j'allais écrire, et bien sûr j'ai pensé à la charpente..."

    Un baut-relief pour la Tour du Bost

    Cerise sur le gâteau : M. Bertoux a offert cette œuvre magnifique à l'association "La Tour du Bost", qui a accueilli ce geste généreux avec grand plaisir et en remercie chaleureusement le donateur.
     
    Pour le moment, les lieux d'exposition sont mal commodes dans le donjon, mais cela devrait assez rapidement s'arranger, ce qui nous permettra de conserver sur place et dans de bonnes conditions ce panneau ainsi que les autres  œuvres offertes à la Tour au fil des années.
     
    En savoir plus sur le sculpteur :
    Raymond Bertoux : un homme du bois
     
    Et sur les activités estivales à la Tour du Bost - et en photos :
    Au programme de l'été !


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  • Un effet de la canicule ? Une fantaisie de l'atelier d'insertion ? Une farce de jeune potache ? Un grand nettoyage nécessaire ?

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