• Pleine page

    En mai dernier, une équipe du journal de la Communauté Urbaine Le Creusot-Montceau-les-Mines nous a contactés pour faire un reportage sur la tour et l'action de sauvegarde de l'association. William Chauvin et Franck Chessa (tout en posant des questions à Robert Chevrot, le président de "la Tour du Bost", pour l'un, et en prenant des photos, pour l'autre) ont profité de cette belle matinée pour visiter le monument. Les ouvriers du chantiers de Tremplin étaient alors très occupés à étaler l'enduit de finition dans la salle du niveau IV : avec la chaleur, la "pâte" séchait vite et cette équipe toute nouvelle n'avait pas encore trouvé le "tour de main" qui allait lui faciliter (relativement) la tâche.

    Ce fut un moment fort agréable qui a trouvé sa traduction dans un grand article paru dans le numéro de juillet-août, sur toute la dernière page. Les visiteurs de cet été à la Tour sont nombreux d'ailleurs à avoir décidé de nous rendre visite à sa lecture.

    Pleine page

     

     

     

    Pour le voir en grand format, vous pouvez cliquer sur l'image ci-contre (vous arriverez au site de la web-tv de la Communauté urbaine, avec un accès direct au magazine papier de juillet-août 2011).

     

     


     
    D'aucuns se demanderont pourquoi le journal de la communauté urbaine se penche sur un monument qui se situe hors de ses frontières, puisque Charmoy ne fait pas partie de la CUCM... Sa proximité pourtant en fait déjà un but de promenade estival pour de nombreux habitants de la communauté urbaine. Et surtout, le bassin d'emploi concerné par le chantier d'insertion de Tremplin est, directement, celui de la Communauté, qui participe de ce fait au financement du chantier de restauration.


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  • La modestie et la discrétion de Raymond Bertoux cachent une personnalité très engagée dans la vie locale. Vous l'avez peut-être rencontré au Musée de la Mine de Blanzy, auquel il participe depuis 1975 : il y a réalisé l'essentiel des éléments en bois et il y assure encore, très régulièrement, des visites guidées. Ou bien, vous avez admiré ses sculptures sur bois, exposées avec l'association Décolys, au fil des années. Ou encore, vous l'avez croisé à la Physiophile... En ce moment, vous pouvez voir ses œuvres à la Tour du Bost.

    Raymond Bertoux : un homme du bois

    Depuis tout enfant, il se passionne en autodidacte pour l'histoire, la géographie et les voyages. Il rêve de tout ce qu'il ne peut pas voir à Montceau-les-Mines : la mer, les tempêtes, la jungle et ses arbres énormes, les pyramides... Son autre passion, c'est le bois : une passion familiale, avec un grand-père compagnon charpentier et un père charpentier ! Enfant, dès qu'il en est capable, il s'essaie à travailler cette matière, à la sculpter. Ce plaisir ne l'a jamais quitté. 

    Raymond Bertoux : un homme du boisSa vie est un vrai roman : son CAP de menuisier en poche, il trouve une place chez un charpentier, chez qui il apprend le traçage de charpente, avant de s'engager dans l'Infanterie de Marine – "pas par esprit guerrier, mais par amour des voyages". En route pour l'Afrique ! Affecté au Service du Matériel et et des Bâtiments, il choisit la Côte d'Ivoire, souhaitant rester dans l'exploitation forestière : "Je travaillais de mon métier. J'ai fait des charpentes, et mon plus joli travail, c'est un pont en bois sur la Comoé. Je l'ai tracé sur épure à l'atelier, correctement. Nous étions en pleine jungle, c'était vraiment ce que j'avais rêvé de voir : des rivières, des lianes, des arbres avec des troncs qui font six mètres de large, au point qu'il faut un échafaudage pour les abattre, à quatre mètres de hauteur !". De retour à Montceau-les-Mines, il n'en perdra pas le goût des voyages et continuera à découvrir le monde avec son épouse...
     
    Comment s'est-il retrouvé à l'association "La Tour du Bost", lui qui souhaitait au contraire ralentir un peu ses activités ? "Je m'intéresse à la Tour depuis longtemps, puisque je m'intéresse à l'histoire. J'ai lu sur le sujet, j'y suis même venu alors qu'elle était encore toute en ruine et qu'on avait du mal à y entrer !" Il est amené à se rapprocher des membres de l'association au moment où ils se posent de grosses questions à propos de la poutre des niveaux 4-5. "J'ai participé à la réflexion, à la demande de Robert Chevrot. J'ai été jusqu'à faire un dessin puis une maquette en bois à l'échelle, pour montrer comment procéder pour positionner la poutre dans les trous, sur les corbeaux. Mais finalement, en ayant l'appoint d'un charpentier au moment des travaux, mon aide n'était plus nécessaire".

    Raymond Bertoux : un homme du bois

     

    Vous pouvez avoir une idée du talent de M. Bertoux en venant, jusqu'au 24 juillet, admirer ses sculptures dans la salle d'exposition de la Tour du Bost. Pour rappel, le monument est ouvert au public uniquement les dimanches et jours fériés, jusqu'au 21 août, de 15h à 19h - visites guidées et expositions vous y attendent.
     
    Plus d'informations sur les ouvertures estivales :
    Au programme de l'été !
    Des photos des expositions passées et présentes.


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  • Branle-bas de combat dans la Tour du Bost ! On sent un frisson d'excitation passer parmi les « troupes de restauration » : en ce jour de février, Gauthier Jacquelin vient sceller au plomb. Il y a de la magie dans l'air, un soupçon d'alchimie, un grain de danger...

    Les barreaux à sceller sont bien sûr en place : restaurés, éventuellement redressés, disposés de la façon la plus harmonieuse possible pour regarnir les ouvertures de pierre. Leur partie supérieure est maintenue soit simplement avec des coins en châtaignier, soit avec du mortier de chaux lorsque le trou était trop important : pas de plomb là-haut, ce serait vraiment chatouiller la gravité !

    Au plomb maté...

    Le ferronnier d'art fait fondre des morceaux de plomb

    On amène la forge portative et on l'installe à un endroit bien aéré, puis on chauffe. Une fois que tout est prêt, on dispose le creuset (une sorte de louche) à l'intérieur, garnie de plomb déjà épuré. Ce qui ajoute le petit frisson d'anticipation, c'est que chacun aura son tour, chacun pourra faire ces gestes que nos ancêtres pratiquaient déjà...

    Au plomb maté...

     

    "À chaque fois qu'on fait des scellements au plomb, j'essaie d'organiser de petits chantiers pédagogiques et j'explique comment ça se passe", précise le ferronnier d'art. "Lorsque les gars interviennent sur la tour, il leur arrive de trouver des bouts de plomb qu'ils extraient, car il faut refaire les ouvertures. On les récupère, on les refond, on rajoute du plomb de récupération également..."

    Tout en travaillant, Gauthier leur parle de son métier, qui le passionne. "Ce qu'il y a de bien, c'est que dans l'équipe actuelle (NDLR : il s'agit de celle qui est intervenue pendant le premier trimestre 2011), il y a plusieurs personnes qui ont vraiment la culture du fer. Dans leur culture d'origine, le fer était quelque chose d'important et ils connaissent la matière, ils savent ce qu'ils touchent, donc on arrive à être assez performants, on communique bien les uns avec les autres parce qu'on parle le même langage."

    Au plomb maté...

     

    Une fois le plomb coulé (et avec quelles précautions ! Attention aux projections de métal fondu !), on attendra un peu avant d'en mater les excédents : avec un petit outil et au marteau, on viendra le refouler vers l'intérieur du trou, ce qui lui fera perdre l'aspect très brillant qu'il a au début. 

     

    Une matière miroir, fluide - et brûlante ! 

    N'hésitez pas à regarder de près les grilles de la tour, lors de vos visites : elles sont le fruit d'un vrai travail de restauration et de recherche - et de siècles de savoir-faire !

    Au plomb maté...

    En hauteur aussi, il faut sceller les barreaux :
    une opération délicate !

    Pour en savoir plus sur Gauthier Jacquelin :
    Gauthier Jacquelin : l'art de la fusion
    Et sur le travail de ferronnerie dans la Tour du Bost :
    Barreaux : la traversée des siècles
    La porte d'entrée : voyage dans le temps (1)
    La porte d'entrée : voyage dans le temps (2) 
    La porte d'entrée : voyage dans le temps (3)
    L'album photos

     


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  • Charlotte : un regard d'Outre-Atlantique

     

    Charlotte lève la tête et fixe le sommet de la Tour du Bost, un brin éberluée : c'est la première fois qu'elle voit le monument et sa masse conjuguée de pierres, d'histoire et d'aventure humaine l'écrase quelque peu. Cette frêle jeune fille nous vient de la Belle Province, outre Atlantique, pour passer deux semaines de stage avec Gauthier Jacquelin, ferronnier d'art qui intervient régulièrement sur le donjon. En ce jour de visite des travaux par l'Architecte en Chef des Monuments Historiques, début juin, elle se tient un peu en retrait, suivant la petite troupe qui écoute et note les instructions de Frédéric Didier.  

     

     

    Pour elle, c'est l'occasion de visiter un monument comme il n'en existe pas au Québec. Pour nous, celle d'avoir son regard tout neuf sur le site. Elle a amené avec elle des objets qu'elle a forgés pendant cette première semaine.

    Charlotte : un regard d'Outre-AtlantiqueAviez-vous déjà travaillé le métal ?
     
    Au Québec, je faisais des bijoux, mais je ne connaissais pas bien toutes les façons de travailler le métal. Je prenais par exemple un manche de cuiller avec un beau motif et je le tournais pour en faire une bague, ou un bracelet. Venir ici me permettait de mieux connaître la matière. Gauthier m'a d'abord fait faire des exercices : fabriquer des pointes en partant d'un bout rond, pour apprendre à maîtriser mes coups, puis aplatir une tige en gardant la même épaisseur partout et enfin façonner le nœud plat et la courbe, en suivant un modèle. Cette tête d'animal était au départ une grosse barre, qu'il m'a fallu taper sur l'enclume pour l'écraser et former une sorte de pied d'éléphant. Puis nous l'avons fendue avant de former les naseaux etc avec un outil qui a repoussé le métal.

    Tout cela est travaillé à chaud ?

    Oui. On ne travaille pas à "rouge", mais à "blanc", sinon ce serait trop froid. C'est un travail très physique ! Dans la forge, il fait chaud et c'est assez bruyant. Gauthier crie souvent : il faut couvrir le bruit, et puis il faut aller vite, forger tant que le fer est assez chaud. Il ne faut pas non plus trop faire chauffer le métal, pour qu'il ne fonde pas, et c'est difficile puisque "à blanc", c'est le stade juste avant la fusion. Parfois, on voit comme de petites étincelles, ça veut dire que ça commence ! Le plus dur, je pense, ce n'est pas de donner les bons coups, c'est d'avoir la bonne chauffe.

    Charlotte : un regard d'Outre-AtlantiquePourquoi avoir fait le voyage jusqu'ici ?
     
    Au Québec, je n'ai jamais travaillé avec une forge. Il y a des forgerons dans quelques places, mais je n'ai pas essayé d'entrer en contact avec eux. Je connaissais Gauthier et cela me permettait de voir le vieux continent, pratiquement tout ici est vieux ! (Elle rit devant notre réaction faussement outragée) Non, il y a beaucoup de jeunes, mais les monuments, tout ça... Chez nous, c'est tout neuf. J'aime bien l'histoire. Gauthier m'a emmenée dans un musée et il m'a montré comment reconnaître les pièces en fer d'époques reculées et celles de temps plus récents. La période industrielle est celle que j'aime le moins. Avant et après, ça m'intéresse plus. Ce qui reste des Gaulois, c'est super intéressant.

    Que pensez-vous de la Tour du Bost ?
     
    C'est génial ! C'est super vieux, on voit de quoi ça avait à peu près l'air à l'origine. On n'a pas ça chez nous. Et en même temps, il y a tout ce travail de reconstitution... L'endroit est super beau et fait rêver. On voit la forêt et ça fait un peu comme celle qui devait y avoir à cette époque-là. Cela n'a pas l'air d'avoir beaucoup changé - à part l'électricité...


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