• "Tremplin Homme et Patrimoine" : un beau nom rebondissant pour les ateliers puis chantiers d'insertion qui restaurent la Tour depuis de nombreuses années. Beaucoup de visiteurs se demandent qui sont ceux qui permettent à la Tour du Bost de renaître de ses quasi cendres. Michel Jondot, Coordinateur administratif et technique de Tremplin, nous en dit plus sur les personnes qui y travaillent tout au long de l'année.

    Tremplin : pour mieux rebondir

    Du travail d'équipe...

    Qu'est-ce que Tremplin ?
     
    C'est une association, organisme de formation, née en 1996, de la volonté de mener des actions en direction des gens en recherche de travail.
     
    Pour restaurer un bâtiment, on passe par une démarche bien précise : faire une étude historique, une étude archéologique, de la recherche documentaire. Cela permet, étape par étape, de poser un diagnostic sur l'état de conservation, sur les plans sanitaire, structurel, fonctionnel... Puis, à partir de ce diagnostic, on met en place un projet de restauration et un plan d'action. 

    Tremplin : pour mieux rebondir

     

    C'est exactement la même démarche qu'on va faire avec quelqu'un qui cherche un emploi. On va essayer de comprendre quel est son passé professionnel et formatif, les difficultés qu'il a pu rencontrer, faire le bilan de ses compétences et de ses qualités. À partir de là, on peut construire un projet professionnel qui ait du sens.

     

    ... pour des réalisations souvent très techniques !  

     C'est pour cela que nous proposons à notre public des activités sur ce support original : la restauration du patrimoine. Nous avons été des précurseurs, dans le domaine "insertion et patrimoine", en particulier sur du patrimoine classé Monument Historique. Je crois que nous sommes encore actuellement les seuls en France - Acta Vista en PACA travaille aussi sur du patrimoine classé, mais en interventions ponctuelles, pas en gestion de patrimoine Monument Historique.
     
    Comment les salariés sont-ils recrutés par Tremplin ?
     
    Les gens transitent en général par des structures d'orientation – nous avons tout un réseau de partenaires : Pôle Emploi, les branches professionnelles... Ils sont normalement recrutés dans le bassin d'emploi où se trouve le chantier : pour la Tour du Bost, c'est la Communauté Urbaine et la Communauté de Communes Arroux-Mesvrin.
     
    Ils font acte de candidature et, le cas échéant, sont invités à un entretien d'embauche. On y vérifie leur réelle motivation. On ne leur demande pas de s'impliquer dans le projet de restauration de la Tour du Bost, mais dans leur propre projet. Évidemment, il faut aussi être en état d'y travailler, physiquement et psychologiquement : c'est un chantier !
     
    Les personnes qui viennent cherchent d'abord et avant tout à retrouver une stabilité professionnelle.
     
    L'important est de leur faire prendre conscience, au cours de notre travail en commun, de toutes les compétences transversales qu'ils ont et qu'ils peuvent mettre en œuvre dans de nombreux domaines d'activité.
     
    Pour en savoir plus sur Tremplin Homme et Patrimoine : notre page.


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  • Un jour d'hiver, dans la Tour du Bost. Des courants d'air viennent ajouter au froid ambiant, par cette journée grise. Coups de marteau, vrombissements ponctuels d'une tronçonneuse, collisions de matières : l'ambiance est au travail ! Dans la "niche" formée par une fenêtre, où l'éclairage est un peu meilleur qu'ailleurs, une personne veille attentivement sur un feu, secoue de temps en temps la "poêle" posée sur les braises.

    Coup d'oeil - sur une grillade (la solution)

    À votre avis, qu'y a-t-il au menu ?
     
    (Presque deux semaines de réflexion plus tard...)
     
    Hélas non, point de victuailles sur ces braises : des clous ! Il s'agit d'une ancienne technique préconisée par Gauthier Jacquelin, ferronnier d'art, pour éviter que les planches ne soient attaquées par des insectes. Avant positionnement dans leur emplacement pré-percé, les pointes sont rougies au feu. C'est de cette façon qu'ont été fixées les lames du plancher du niveau V.
     
    Tandis que l'un ou l'une surveillait la cuisson, d'autres préparaient les trous et venaient chercher les clous, par petits paquets : à utiliser bien chauds et à manipuler avec précaution !
     
    Pour en savoir plus sur la pose de ce plancher, faisant office de plafond pour le niveau 4:
    Niveau 4 : Un plafond très technique (1)
    Niveau 4 : Les révélations d'une sablière


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  • Un de nos fidèles lecteurs nous a posé une question fort intéressante : la technique  d'insertion de la muralière est-elle celle utilisée à l'origine, lors de la construction de la Tour du Bost ? De quoi faire un petit sujet réjouissant !

    Niveau 4 : Les révélations d'une sablièreRéjouissant ? Oui, car non seulement la muralière, enfermée dans la maçonnerie, suit bien la technique utilisée à l'origine, mais en plus, nous en avons la preuve ! Malgré l'incendie, les murs avaient conservé la poutre (ou sablière) d'époque, non touchée par les flammes, tandis que celle du côté Est, simplement posée sur des corbeaux, disparaissait en fumée. Protégée sur trois côtés par les murs, avec une seule face visible de l'intérieur de la tour, la vénérable poutre en chêne nous a même livré des secrets...
     
    Grâce au CeCab (Centre de Castellologie de Bourgogne), une étude dendrochronologique a en effet été réalisée à partir d'une "tranche" de cette poutre. Étant donné l'endroit où elle se trouvait, sa pose remontait certainement à l'origine et pouvait donc permettre la datation du monument... D'où son analyse.
     
    Qu'apprend-on ?
     
    D'abord, que la poutre de chêne a été "façonnée à la doloire et à l'herminette". Ensuite, que l'arbre d'origine fut abattu au cours de l'hiver 1387-1388. Continuons de citer l'étude : "Il apparaît que le chêne a été utilisé dans un délai très court après l'abattage. Le façonnage de la sablière encastrée pourrait donc remonter aux années 1387-1388."
     
    Depuis plusieurs années, les spécialistes hésitaient sur la datation du donjon. Certains éléments architecturaux faisaient pencher la balance vers l'amont du Moyen-Âge, d'autres vers des périodes plus tardives. Avoir des éléments scientifiques permettant d'avancer une période avec plus de certitude, n'est-ce pas que cela méritait ces quelques lignes ?
     
    Petit détail : la sablière-muralière miraculée se situait à l'endroit de la rupture entre deux périodes constructions (adjonction probable d'étages supérieurs à la tour pré-existante). Il reste maintenant à savoir si elle faisait partie de la première, ou de la deuxième tranche de travaux...
     
    Pour que vous puissiez la consulter, nous avons mis en ligne, sur le site de la Tour du Bost, l'étude dendrochronologique.
     
    Le reste des aventures du plancher ?
    Niveau 4 : un plafond très technique (1)
    Niveau 4 : un plafond très technique (2)
    Niveau 4 : Vers les finitions
    Et en photos, ici.

     


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  • Niveau 4 : Un plafond très technique (1)Avoir positionné l'énorme poutre de chêne et ses deux aisseliers entre les niveaux 4 et 5 n'était pas suffisant : il fallait ensuite la "garnir" pour former le plafond... Les salariés du chantier d'insertion se sont donc attelés à cette partie cet hiver. À cette hauteur (13 m), rien n'est jamais simple : toute manipulation de matériel, surtout lourd et/ou encombrant, prend vite des allures de gageure... Or, la poutraison (entièrement en chêne, comme toujours à la tour) comprenait 26 solives de 450 à 480 kg chacune, longues d'un peu plus de 3,5 m, avec une section de 27 cm ! Sans compter les deux muralières, qui seront à terme coupées en deux et en trois, particulièrement difficiles à manœuvrer...
     

    Il a donc fallu monter les muralières, puis les solives, l'une après l'autre, grâce au treuil électrique, et les faire passer dans le monument depuis un échafaudage extérieur. Une fois à l'intérieur, les poutres furent glissées dans des élingues et manipulées grâce à un système de palans. Un travail très physique !

    Niveau 4 : Un plafond très technique (1)

    Préparation au ciseau du nez d'une des solives du côté ouest

    L'une des muralières, une fois préparées (coupée en deux), a été assemblée en sifflet et ancrée dans le mur coté ouest. La moitié des solives y a été hissée, le nez reposant sur la poutre centrale, préparé avec une entaille de 5 cm de profondeur. Cette opération a permis de garnir la première moitié de plancher - en un jour et demi seulement.
     
    Plus de photos ?
     
    L'histoire de la poutre :
    Une histoire de poutre (1) : Casse-tête chinois
     
    La suite ?
    Niveau 4 : Les révélations d'une sablière
    Niveau 4 : Un plafond très technique (2)
    Niveau 4 : Vers les finitions


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