• Murielle est arrivée à la Tour du Bost en avril dernier, pour un contrat de six mois avec Tremplin Homme et Patrimoine. Cette Blanzynoise fait en ce moment un stage en immersion de quinze jours en horticulture, au GAEC des Engoulevents (spécialisé dans les plantes vivaces et annuelles), situé au pied du monument.

    Murielle : de la Tour aux plantes

    Quel est le but de ce stage ?
     
    Un stage en immersion permet de se rendre compte du métier qu'on envisage, avant de passer à la formation, pour être sûr que c'est bien ça qu'on veut faire.
     
    Avant de commencer le contrat avec Tremplin, aviez-vous déjà une idée de ce que vous vouliez faire ensuite ?
     
    Oh oui, je voulais de toute façon aller vers l'horticulture ! Mon idée était déjà faite. Tremplin, c'est pour me donner un coup de main, en fait, pour m'aider à concrétiser mon projet.
     
    Qu'est-ce qui, jusqu'à Tremplin, vous en avait empêchée ?
     
    C'était un problème de déplacement, de permis de conduire : c'est très cher ! Ça a toujours été ça, mon problème. Grâce au contrat avec Tremplin, Pôle Emploi me donne un coup de pouce pour mon permis. Ensuite, on verra pour la formation en horticulture – j'aimerais bien que ce soit à Saint-Marcel, ce n'est pas trop loin. Avant, j'ai travaillé dans un domaine qui n'a rien à voir : j'étais agent cynophile de sécurité – "maître-chien". J'aime les chiens – mon but, c'était de travailler avec eux... J'ai arrêté parce qu'en fait, je n'ai pas le gabarit ! Et puis c'est un métier très misogyne. On ne peut pas faire confiance aux gens, non plus, il faut toujours suspecter tout le monde : dans un magasin, n'importe qui peut être un voleur... C'est spécial, comme métier.
     
    Aviez-vous une idée précise de ce qu'était l'horticulture, avant ce stage ?
     
    Oui, chez moi je fais déjà plein de choses : j'ai un grand jardin, avec des légumes, des fleurs, des fruits, il y a de tout ! Je savais où j'arrivais avant de commencer ici. J'aime les plantes, la nature, l'extérieur – ne pas rester enfermée tout le temps...

    Murielle : de la Tour aux plantes

     

    Connaissiez-vous la Tour du Bost avant d'y travailler ?
     
    Je l'avais déjà vue de loin, souvent, depuis la route. La première fois que j'y suis venue, avec le chantier, je me suis dit que c'était quand même vachement grand et que ça avait l'air de ne pas être facile, comme boulot ! Et puis on s'habitue...  
     

    Le fait d'être une femme dans un chantier de bâtiment ne vous a pas fait peur ?
     
    Ici, c'est totalement différent du milieu des maîtres-chiens. Ce n'est pas du tout la même mentalité. Ce n'est pas misogyne, au contraire. Cela ne me dérange pas du tout de forcer un peu, physiquement. Il y a toujours quelqu'un qui va m'aider quand il y a des choses vraiment lourdes. L'ambiance de travail est bonne, on s'entend bien, il n'y a pas de disputes... Quand j'étais en formation cynophile, au contraire, comme j'étais une fille, c'était moi qui prenais le plus ! Cela n'avait vraiment rien à voir.

    Murielle : de la Tour aux plantes

     

     

    Qu'avez-vous trouvé de plus difficile pour le moment à la tour, et de plus agréable ?
     
    C'est bizarre, mais aux deux questions, je répondrai : les enduits ! C'est très difficile à faire, mais quand on a trouvé le coup de main, c'est vraiment bien ! Quand on a fini, on se dit : "quand même, c'est vachement joli ce que j'ai fait !"


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  • Cet été, pour la deuxième fois, Michelle Vailleau a exposé ses réalisations en vannerie à la Tour du Bost. Cette enseignante, aujourd'hui retraitée, a infléchi son cap professionnel il y a onze ans : elle a suivi un an de formation à l'école nationale de vannerie de Fayl Billot, en Haute-Marne, avant de travailler à mi-temps, enseignante et vannière.

    Michelle Vailleau, vannière : création et re-création

    Ce doit être intéressant de continuer à faire vivre quelque chose, comme la vannerie, qui existait déjà il y a des siècles ?
     
    C'est vrai que c'est un artisanat primitif, utilisé depuis il y a très, très longtemps. On a retrouvé dans les fouilles des poteries qui portaient des marques de tissage d'osier : la poterie avait donc été moulée dans un contenant en osier pour lui donner sa forme. On a certainement vite découvert que l'osier était résistant, léger, et surtout tellement souple qu'on peut lui donner plein de formes différentes. On peut le travailler directement, ou bien le faire sécher : en le mouillant ensuite, on retrouve sa souplesse d'origine.
     
    Avez-vous développé une technique différente depuis l'année dernière ?
     
    Non. Les techniques elles-mêmes ne bougent pas tellement, on les adapte plutôt à de nouveaux modèles. C'est vrai que j'ai repris des choses un peu moins traditionnelles : des formes ovales, des choses un peu hautes... Ce qui très traditionnel, dans ce que je fais, ce sont les petits paniers ronds, les corbeilles, les paniers à bûches, les paniers de pique-nique... Après, on adapte : on peu très bien faire des luminaires, à partir d'une structure métallique. Pour faire certains de mes paniers, par exemple, je suis partie des bannetons de boulanger : j'ai rétréci un petit peu leur forme et j'ai adapté une anse. Il m'arrive de m'inspirer d'objets en vannerie que je rencontre au fil de mes déplacements, mais certains sortent tout droit de mon imagination, comme les paniers en forme de gouttes. On peut varier les formes à l'infini, mais on en revient souvent aux paniers traditionnels, avec ou sans couvercle.
     
    Travaillez-vous avec un osier particulier ?
     
    Déjà, je ne travaille que l'osier. Il y en a deux sortes : le blanc, qui n'a plus d'écorce, et le coloré qui l'a gardée. Les différences de couleurs viennent des variétés d'osier. Autrefois, on trouvait pas mal d'osier dans les bouchures : les cultivateurs les laissaient pour tresser leurs paniers l'hiver. Il y en avait aussi dans les bouts de rangs des vignes, dans les régions viticoles : on utilisait des brins d'osier, fendus, pour attacher les vignes. Mais en fait, la terre de la région ne convient pas vraiment à la pousse de l'osier, il faut un terrain bien gras et humide. Moi, je vais le chercher en Haute-Marne, parce que c'est là-bas que j'ai fait ma formation, à Fayl Billot. C'est vraiment la capitale de la vannerie, il y a beaucoup de vanniers et d'osiériculteurs. L'osier y est calibré, trié par taille, grosseur, qualité, couleur...
     
    Connaissiez-vous la Tour du Bost avant d'y exposer pour la première fois, l'année dernière ?
     
    Je suis Creusotine d'origine et mon père m'emmenait beaucoup dans des endroits comme Charmoy pour cueillir des champignons. J'ai vu la tour pour la première fois il y a très longtemps, en passant sur la route, quand elle était encore à moitié démolie. Ensuite, quand j'ai connu le GAEC des Engoulevents, situé au pied de la Tour du Bost, je venais y acheter des fleurs et de là, on la voit encore mieux. Une façon de s'en approcher un peu plus ! Ce n'est que l'année dernière, pour ma première exposition, que j'y suis enfin entrée. C'est une belle réalisation ! J'ai fait un peu de pub cette année auprès d'amis, en leur conseillant de venir voir d'une part les expos mais aussi la restauration, parce c'est quelque chose de fabuleux... C'est vraiment colossal ! Ces plafonds, cette cheminée, c'est impressionnant ! C'est une bonne idée de la rendre au public au travers des visites et des expositions, parce que les gens ne la connaissent pas assez

     

    Michelle Vailleau a exposé ses créations à la Tour du Bost : retrouvez les photos de nos ouvertures estivales.

     


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  • En contrepoint aux Journées du Patrimoine, Mireille Thomas animera une conférence-débat pour l'association « La Tour du Bost ». Elle parlera de La notion de patrimoine, de l'Antiquité à nos jours, le vendredi 23 septembre. Aujourd'hui professeur d'histoire-géographie honoraire, Mme Thomas n'a cessé d'aborder et d'approfondir cette notion au cours des années.

    Mireille Thomas : autour du patrimoine

    Comment en êtes-vous venue à vous intéresser au patrimoine ?
     
    Je suis géographe d'origine et j'ai commencé par faire des recherches en géographie sociale, m'intéressant aux flux de personnes (les migrations et leur cartographie), à une époque où cette discipline n'en était qu'à ses débuts. Ces recherches m'ont amenée à me pencher en particulier sur les flux des ouvriers paysans, donc sur la ruralité. D'autre part, j'ai adhéré à l'association « Maisons Paysannes de France ». Or, en 1980, c'était l'« Année du Patrimoine » - avant nos « Journées du Patrimoine » actuelles – et dans cette association, nous nous sommes dit : « il faut qu'on fasse quelque chose ». Beaucoup de nos membres habitaient la campagne et nous signalaient régulièrement que les communes détruisaient leurs lavoirs pour faciliter la circulation dans les bourgs. Nous nous sommes donc lancés dans le recensement des lavoirs du Rhône (j'étais à Lyon à ce moment-là) et avons réussi à en faire classer une cinquantaine. À cette occasion, nous avons édité un petit fascicule pour en faciliter la visite. Nous avons aussi fait une grande exposition à la bibliothèque de la Part Dieu, à Lyon.
     
    De là, votre intérêt pour le patrimoine ?
     
    Oui. Jusqu'alors, c'était le patrimoine rural. Je me suis ensuite retrouvée en Franche-Comté, où j'ai participé à un voyage organisé en Grèce. Je suis devenue animatrice culturelle en Grèce, m'intéressant particulièrement aux îles de Rhodes et de Kos et à la présence des Occidentaux en Orient. J'ai ainsi élargi la question, passant du patrimoine rural au patrimoine grec.
     
    Vous avez ainsi pu envisager divers aspects de cette notion ?
     
    Oui, d'autant qu'en 89, j'ai commencé à enseigner au lycée à Montceau-les-Mines. C'était l'époque où l'écomusée était en cours de structuration et de nombreux liens s'étaient noués avec l'Angleterre, pionnière dans le domaine. J'ai fait en 92 une classe « patrimoine » avec Robert Chevrot (actuel président de l'association « La Tour du Bost », qui en était à ses balbutiements) : une année à travailler autour de la révolution industrielle en France et en Angleterre. Très récemment, j'ai participé au projet Comenius sur la ville utopique avec un collègue philosophe au lycée, ce qui était encore une autre façon de travailler autour de la notion de patrimoine. Il s'agissait, pour les lycéens de Montceau, en collaboration avec des lycéens de Sicile, du Danemark, de Hongrie et de Pologne, de se demander comment ils voyaient la ville utopique. C'était aussi pour moi un retour à la géographie urbaine.

     
    Conférence le vendredi 23 septembre, 20h, à la salle des fêtes de Charmoy :

     
    "La notion de patrimoine : une notion en évolution dans le temps et en expansion dans l'espace" :

    • construction historique de la notion de patrimoine en trois étapes chronologiques ;
    • les hommes et les institutions du patrimoine – l'invention du patrimoine industriel au Creusot.


    La conférence comprend plus de 200 illustrations. Un débat suivra l'exposé de Mme Thomas.
     
    Venez nombreux !
     
    Entrée libre.


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  • De fil en aiguille, d'année en année, à force de chercher sa voie, Isabelle Bataille s'est taillé une activité à sa mesure : esprit, tendresse, humour, chaleur, il y a tout ça dans ses créations, qu'il s'agisse de fauteuils ou d'objets de décoration. Comme l'année dernière, elle a exposé ses œuvres pendant une partie de l'été à la Tour du Bost. Une tour avec laquelle elle entretient une relation particulière, puisqu'elle est la fille de Robert Chevrot, initiateur de l'association "La Tour du Bost". 

    Isabelle Bataille : l'humour et la tendresse

    Vous avez fait des études de Lettres Classiques. Comment en êtes-vous arrivée à travailler dans ce domaine ?

    J'ai toujours aimé le travail manuel, je trouve ça très apaisant. Être à l'atelier, écouter de la musique – je me sens vraiment bien. Et puis les couleurs, les matières ! Je vais un peu de coup de cœur en coup de cœur : j'ai envie de faire un truc, hop ! je le fais. Parfois, je le développe, parfois non... Par exemple, j'ai créé les "Super-lapinettes" à la naissance de mes petites nièces. Une autre fois, j'avais envie d'un trophée au-dessus de ma cheminée... et en fait les gens ont beaucoup aimé - alors j'en ai fait d'autres !
     
    Comment vous faites-vous connaître ?

    Pour l'instant, c'est surtout par bouche-à-oreille. À la Tour, j'ai réussi à réunir les décorations et la tapisserie, mais en règle générale, j'expose soit les unes, soit les autres. Par exemple, j'ai participé au Marché du Curieux à Bissy-sur-Fley, où je n'ai exposé que les trophées, tout comme dans un magasin à Chalon. La tapisserie et la décoration sont des activités très séparées, alors que dans la fabrication et la conception, elles sont liées : les tissus utilisés sont les mêmes, l'univers est le même.

    Isabelle Bataille : l'humour et la tendresse

     

    Comment avez-vous connu la Tour du Bost ?

    Je la connais depuis le tout début des travaux, forcément! Je ne me souviens pas de la première fois où je suis venue ici, plutôt de la première fois où mon père nous en a parlé: "On est allé visiter un truc extraordinaire !" C'était le premier contact... La première fois que je l'ai vue, évidemment, c'était impressionnant. Ensuite, j'y ai même travaillé, dans un chantier de bénévoles SMBS, au moment où on refaisait les voûtes. C'était un boulot de titan...

     

    Et aujourd'hui, comment la vivez-vous, cette tour ?

    Elle fait partie de notre quotidien. Mon père y est très souvent, mes enfants adorent venir ici : c'est un voyage au pays des chevaliers, dans une autre époque, avec leur grand-père en plus... La Tour du Bost, c'est un peu quelqu'un de la famille, dont on parle régulièrement.
     
    Pour contacter Isabelle Bataille et suivre son actualité : Au Bois Roulot.
     
    Petit retour sur les activités estivales de la Tour du Bost ?
    Au programme de l'été !
    Raymond Bertoux : un homme du bois
    Un haut-relief pour la Tour du Bost
    Bernadette Le Mée : l'imagination au pouvoir !
    Dernière ouverture de l'été 2011 !
    Et des photos des expos .


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