• Bernadette Le Mée : l'imagination au pouvoir !

     

    Originaire du Nord (Cambrai) mais aujourd'hui Pierrecloutise, Bernadette Le Mée expose cet été à la Tour du Bost des aquarelles colorées et attachantes, représentant surtout des personnages. Chacune d'elles nous fait entrer dans un monde très différent, qu'il s'agisse d'un visage en gros plan ou d'une personne dans son environnement. Point de réalisme ici : on croirait ces aquarelles tirées de contes pour enfants (et plus grands !). Rien que les couvre-chefs des personnages méritent un détour... Une belle rencontre à ne pas manquer : Mme Le Mée expose jusqu'au 21 août 2011 inclus.
     
     


    C'est la première fois que vous venez ici : qu'avez-vous pensé du monument ?
     
    Je savais que c'était en travaux, mais je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi imposant... On ne se rend pas compte qu'il y a une tour aussi grande, quand on arrive par la Charmoy-la-Ville ! Je ne l'ai pas vue de loin. En arrivant, elle m'a même semblé plutôt écrasée par rapport aux alentours, alors qu'elle mesure une trentaine de mètres ! La date de construction m'impressionne, j'essaie d'imaginer comment cela pouvait être à l'époque, comment on pouvait édifier ce genre de tour. Mais je ne suis pas une férue d'histoire ni d'architecture. À force d'exposer dans des lieux anciens, je vais peut-être finir par ressentir le besoin d'en savoir un peu plus ! Je me rends quand même compte que le travail effectué ici est titanesque.

    Que pensez-vous de la salle d'exposition ?
     
    Elle est vraiment très belle. Moi, dès qu'on est dans des lieux qui ont un peu d'histoire, je trouve que c'est déjà plus sympa que dans des salles des fêtes etc. On se sent toujours mieux à l'intérieur d'une construction ancienne, qui a une histoire. 

    Bernadette Le Mée : l'imagination au pouvoir !

    En voyant vos aquarelles, on se demande tout de suite si vous travaillez parfois dans l'illustration. Est-ce le cas ?
     
    Non. J'aimerais bien, mais nous sommes énormément à nous y intéresser ! Il faudrait déjà trouver des textes – je l'ai déjà fait : les projets ont passé une commission mais pas la suivante. Néanmoins, mes aquarelles ont toutes des histoires. Elles viennent de quelque part, il se passe des choses autour d'elles, elle raconte une histoire...
     
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  • Pendant un an, Ivica Sinanovič a travaillé à la Tour du Bost, dans le cadre du chantier d'insertion. Il a fait partie de l'équipe très efficace qui a restauré la nouvelle salle (niveau IV) et a quitté les lieux en mai dernier pour lancer son épicerie-alimentation générale orientale à Montceau-les-Mines : un projet qui a demandé une bonne dose de détermination !

    Ivica : de la Tour à l'épicerie

    Pourquoi avoir choisi ce créneau ?
     
    Au début, mon projet professionnel était d'ouvrir un restaurant de spécialités des Balkans, mais je n'ai pas trouvé le local que je voulais à Blanzy. Finalement, j'en suis arrivé à l'idée de ce petit magasin d'épicerie-alimentation de spécialités orientales, ici à Montceau. En fait, il y a beaucoup de personnes originaires des Balkans et des régions alentours qui, si elles veulent des produits de leur pays, doivent faire entre 50 et 100 km pour les trouver, les magasins les plus proches étant à Chalon ou à Mâcon. J'en ai discuté avec ma femme et mes enfants et nous avons décidé de voir comment ça pouvait marcher. C'était aussi plus facile de commencer avec une boutique qu'avec un restaurant.
     
    Comment voyez-vous votre passage à la Tour ?

    Ivica : de la Tour à l'épicerieJe n'avais jamais travaillé dans le bâtiment avant de commencer, mon expérience, c'était zéro ! Ce n'est pas mon boulot, j'y suis allé parce que j'avais besoin de travailler. Surtout, je voulais commencer quelque chose, mais je ne savais pas trop comment m'y prendre. J'y ai trouvé des gens avec qui discuter, qui m'ont donné de bonnes idées, qui m'ont poussé vers des choses positives. J'ai pu suivre deux mois de formation pour parler et écrire en Français. Je suis sorti avec de l'expérience, qui me servira peut-être après, on verra ! Pendant les heures de formations, personne n'a fait les choses à ma place, mais on m'a poussé à avancer dans mon projet, plutôt que de continuer à faire des petits boulots par-ci par-là qui ne me plairaient pas. On me disait : "Commence, vois comment ça se passe en t'organisant bien et après, vois comment ta vie peut marcher. Si tu n'essaies pas de faire quelque chose, tu ne peux pas dire que ça ne marchera pas pour toi !"
     
    Souriant, dans son épicerie toute neuve nommée d'après les prénoms de ses enfants, M. Sinanovič évite de se retourner sur le long chemin qui l'a mené parmi nous. Celui qui l'a conduit, au hasard d'espoirs souvent déçus, de la Serbie aux pays du Nord de l'Europe, avant d'obtenir de haute lutte le statut de réfugié politique en France, avec sa famille. Le chantier d'insertion de la Tour du Bost, avec Tremplin, lui a permis de franchir le pas et d'ouvrir son épicerie. Nous lui souhaitons toute la réussite possible !
     
    Le S.e.F Market, 12 rue des Oiseaux à Montceau-les-Mines, est ouvert tous les jours : le lundi de 14h à 22h, du mardi au samedi de 10h à 22h et le dimanche de 10h à 18h (possibilités de livraisons). Contact : 03.85.55.31.41 (sefmarket71@gmail.com).
     
    En savoir plus sur Tremplin, Homme et Patrimoine :
    Tremplin : pour mieux rebondir
    Tremplin : la position d'équilibre


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  • La modestie et la discrétion de Raymond Bertoux cachent une personnalité très engagée dans la vie locale. Vous l'avez peut-être rencontré au Musée de la Mine de Blanzy, auquel il participe depuis 1975 : il y a réalisé l'essentiel des éléments en bois et il y assure encore, très régulièrement, des visites guidées. Ou bien, vous avez admiré ses sculptures sur bois, exposées avec l'association Décolys, au fil des années. Ou encore, vous l'avez croisé à la Physiophile... En ce moment, vous pouvez voir ses œuvres à la Tour du Bost.

    Raymond Bertoux : un homme du bois

    Depuis tout enfant, il se passionne en autodidacte pour l'histoire, la géographie et les voyages. Il rêve de tout ce qu'il ne peut pas voir à Montceau-les-Mines : la mer, les tempêtes, la jungle et ses arbres énormes, les pyramides... Son autre passion, c'est le bois : une passion familiale, avec un grand-père compagnon charpentier et un père charpentier ! Enfant, dès qu'il en est capable, il s'essaie à travailler cette matière, à la sculpter. Ce plaisir ne l'a jamais quitté. 

    Raymond Bertoux : un homme du boisSa vie est un vrai roman : son CAP de menuisier en poche, il trouve une place chez un charpentier, chez qui il apprend le traçage de charpente, avant de s'engager dans l'Infanterie de Marine – "pas par esprit guerrier, mais par amour des voyages". En route pour l'Afrique ! Affecté au Service du Matériel et et des Bâtiments, il choisit la Côte d'Ivoire, souhaitant rester dans l'exploitation forestière : "Je travaillais de mon métier. J'ai fait des charpentes, et mon plus joli travail, c'est un pont en bois sur la Comoé. Je l'ai tracé sur épure à l'atelier, correctement. Nous étions en pleine jungle, c'était vraiment ce que j'avais rêvé de voir : des rivières, des lianes, des arbres avec des troncs qui font six mètres de large, au point qu'il faut un échafaudage pour les abattre, à quatre mètres de hauteur !". De retour à Montceau-les-Mines, il n'en perdra pas le goût des voyages et continuera à découvrir le monde avec son épouse...
     
    Comment s'est-il retrouvé à l'association "La Tour du Bost", lui qui souhaitait au contraire ralentir un peu ses activités ? "Je m'intéresse à la Tour depuis longtemps, puisque je m'intéresse à l'histoire. J'ai lu sur le sujet, j'y suis même venu alors qu'elle était encore toute en ruine et qu'on avait du mal à y entrer !" Il est amené à se rapprocher des membres de l'association au moment où ils se posent de grosses questions à propos de la poutre des niveaux 4-5. "J'ai participé à la réflexion, à la demande de Robert Chevrot. J'ai été jusqu'à faire un dessin puis une maquette en bois à l'échelle, pour montrer comment procéder pour positionner la poutre dans les trous, sur les corbeaux. Mais finalement, en ayant l'appoint d'un charpentier au moment des travaux, mon aide n'était plus nécessaire".

    Raymond Bertoux : un homme du bois

     

    Vous pouvez avoir une idée du talent de M. Bertoux en venant, jusqu'au 24 juillet, admirer ses sculptures dans la salle d'exposition de la Tour du Bost. Pour rappel, le monument est ouvert au public uniquement les dimanches et jours fériés, jusqu'au 21 août, de 15h à 19h - visites guidées et expositions vous y attendent.
     
    Plus d'informations sur les ouvertures estivales :
    Au programme de l'été !
    Des photos des expositions passées et présentes.


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  • Charlotte : un regard d'Outre-Atlantique

     

    Charlotte lève la tête et fixe le sommet de la Tour du Bost, un brin éberluée : c'est la première fois qu'elle voit le monument et sa masse conjuguée de pierres, d'histoire et d'aventure humaine l'écrase quelque peu. Cette frêle jeune fille nous vient de la Belle Province, outre Atlantique, pour passer deux semaines de stage avec Gauthier Jacquelin, ferronnier d'art qui intervient régulièrement sur le donjon. En ce jour de visite des travaux par l'Architecte en Chef des Monuments Historiques, début juin, elle se tient un peu en retrait, suivant la petite troupe qui écoute et note les instructions de Frédéric Didier.  

     

     

    Pour elle, c'est l'occasion de visiter un monument comme il n'en existe pas au Québec. Pour nous, celle d'avoir son regard tout neuf sur le site. Elle a amené avec elle des objets qu'elle a forgés pendant cette première semaine.

    Charlotte : un regard d'Outre-AtlantiqueAviez-vous déjà travaillé le métal ?
     
    Au Québec, je faisais des bijoux, mais je ne connaissais pas bien toutes les façons de travailler le métal. Je prenais par exemple un manche de cuiller avec un beau motif et je le tournais pour en faire une bague, ou un bracelet. Venir ici me permettait de mieux connaître la matière. Gauthier m'a d'abord fait faire des exercices : fabriquer des pointes en partant d'un bout rond, pour apprendre à maîtriser mes coups, puis aplatir une tige en gardant la même épaisseur partout et enfin façonner le nœud plat et la courbe, en suivant un modèle. Cette tête d'animal était au départ une grosse barre, qu'il m'a fallu taper sur l'enclume pour l'écraser et former une sorte de pied d'éléphant. Puis nous l'avons fendue avant de former les naseaux etc avec un outil qui a repoussé le métal.

    Tout cela est travaillé à chaud ?

    Oui. On ne travaille pas à "rouge", mais à "blanc", sinon ce serait trop froid. C'est un travail très physique ! Dans la forge, il fait chaud et c'est assez bruyant. Gauthier crie souvent : il faut couvrir le bruit, et puis il faut aller vite, forger tant que le fer est assez chaud. Il ne faut pas non plus trop faire chauffer le métal, pour qu'il ne fonde pas, et c'est difficile puisque "à blanc", c'est le stade juste avant la fusion. Parfois, on voit comme de petites étincelles, ça veut dire que ça commence ! Le plus dur, je pense, ce n'est pas de donner les bons coups, c'est d'avoir la bonne chauffe.

    Charlotte : un regard d'Outre-AtlantiquePourquoi avoir fait le voyage jusqu'ici ?
     
    Au Québec, je n'ai jamais travaillé avec une forge. Il y a des forgerons dans quelques places, mais je n'ai pas essayé d'entrer en contact avec eux. Je connaissais Gauthier et cela me permettait de voir le vieux continent, pratiquement tout ici est vieux ! (Elle rit devant notre réaction faussement outragée) Non, il y a beaucoup de jeunes, mais les monuments, tout ça... Chez nous, c'est tout neuf. J'aime bien l'histoire. Gauthier m'a emmenée dans un musée et il m'a montré comment reconnaître les pièces en fer d'époques reculées et celles de temps plus récents. La période industrielle est celle que j'aime le moins. Avant et après, ça m'intéresse plus. Ce qui reste des Gaulois, c'est super intéressant.

    Que pensez-vous de la Tour du Bost ?
     
    C'est génial ! C'est super vieux, on voit de quoi ça avait à peu près l'air à l'origine. On n'a pas ça chez nous. Et en même temps, il y a tout ce travail de reconstitution... L'endroit est super beau et fait rêver. On voit la forêt et ça fait un peu comme celle qui devait y avoir à cette époque-là. Cela n'a pas l'air d'avoir beaucoup changé - à part l'électricité...


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