• L'ouverture au flanc est de la Tour du Bost béait depuis plusieurs mois (les pierres qui la bouchaient avaient été enlevées au printemps dernier), les visiteurs étant protégés d'une chute accidentelle par des moyens... efficaces mais moyennement esthétiques ! On avait un accès visuel direct au paysage oriental : les étendues de prés, les bois, les quelques bâtiments agricoles et au loin, au sommet de la "montagne", Montcenis. Juste sous nos pieds, à une dizaine de mètres, le sol ; un peu plus haut, la toiture de la maison d'accueil. Ceux qui étaient sujets au vertige évitaient de s'approcher, les autres profitaient de cette aubaine pour admirer la vue. 

     

    Niveau 4 : Adieu vertige !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    L'ouverture, sans ses garde-fous

     

    Niveau 4 : Adieu vertige !

    La vue vers l'est...

     

    Niveau 4 : Adieu vertige !

     

     

    Et bien, c'est fini. Aujourd'hui, on voit tout autre chose : une belle porte en chêne cloutée, parfaitement ajustée à cette ouverture, correspond à ce que l'on pouvait trouver à l'origine. Vue de l'extérieur, cette porte permet de mieux visualiser l'existence, autrefois, d'un bâtiment accolé, venant jusqu'à cette hauteur. De l'intérieur, elle vient couper les courants d'air et se laisse admirer dans toute la rutilance de ses têtes de clous...

     

     

    Niveau 4 : Adieu vertige !

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Niveau 4 : Adieu vertige !

     

    Positionner ce lourd battant sur ses gonds n'a pas été de tout repos : à l'origine, la porte avait certainement été installée depuis l'étage du bâtiment aujourd'hui disparu. Comme nous ne sommes pas dans un dessin animé et que nous avons besoin de quelque chose de solide pour y poser les pieds, la réalisation d'un échafaudage en encorbellement sur mesure était indispensable. Manipuler la porte a nécessité toute une gymnastique, les protections de l'échafaudage ayant dû être enlevées pour pouvoir placer la porte, ne laissant plus qu'un sorte de passerelle ! Celui qui s'est chargé de la manipulation à l'extérieur était, on s'en doute, équipé d'un harnais et "assuré" depuis l'intérieur.

     

     

    Pour retrouver les étapes des travaux autour de cette ouverture :
    Coup d’œil : Chambre avec vue ? (la solution)
    Niveau 4 : une porte médiévale


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    Un coup de balai qui s'arrose !

     

    Ce n'est pas parce qu'il fait gris, humide, voire carrément froid que le chantier de la tour est entré en léthargie. Cette semaine, au contraire, on peaufine les travaux dans la "Chambre des Dames"... En effet, le niveau IV en est aux finitions des finitions. C'est ainsi que les salariés de Tremplin ont passé un "dernier" coup de balai sur les tomettes. Un coup bien arrosé, d'ailleurs : une bonne dizaine de bouteilles de vinaigre auront été nécessaires pour éliminer les restes de chaux du dallage ! Dans le froid qui commence à transir tout le monde, malgré les pulls, soutenus par les basses énergiques de rocks bien trempés, l'un(e) verse quelques rasades de vinaigre, l'autre étale au balai, un(e) autre encore frotte et essuie avec un chiffon... Le résultat est aussi radical que dans les meilleures pubs "avant-après" : auparavant blanchâtre, le sol retrouve les belles couleurs chaudes des dalles anciennes ! 

     

    Un coup de balai qui s'arrose !

     

    Petit rappel : une fois la chape allégée réalisée, les tomettes ont été posées sur un mélange de mortier sec et de chaux. Les joints, eux, ont été réalisés avec un mélange de sable et de chaux auquel on a ajouté, pour assurer une meilleur maintien, un peu d'huile de lin.

    Une fois le nettoyage réalisé, une bâche est posée sur le tout, pour protéger le sol de nouvelles salissures. C'est qu'il reste encore les volets à mettre en place, après avoir posé leurs ferrures...
     
    Petits retours en arrière :
    . à propos de la chape :
    Niveau 4 : Vers les finitions
    . à propos des tomettes :
    Coup d’œil : un bain pour les tomettes (la solution)


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  • Du raffinement dans la simplicité

    Du raffinement dans la simplicité

     

     

    Tandis que les finitions avancent dans la Tour du Bost, arrêtons-nous sur la maison d'accueil. Restaurée entre 2001 et 2004, elle a besoin de travaux d'entretien réguliers. Ainsi, en septembre, les salariés de l'atelier ont passé de l'huile de lin sur les volets et la porte, afin d'en protéger le bois. Les veines du chêne ressortent magnifiquement, ainsi que leur coloris naturel... Par contre, il faut un peu de patience pour que ça sèche ! 

     

     

    Du raffinement dans la simplicité

     

    En regardant de près le bois (avec une certaine fascination, il faut bien le dire), nous avons relevé ce "détail" : le crochet qui ferme les volets porte, comble de raffinement dans la simplicité, un petit nez retroussé, tout arrondi. De cette façon, lorsqu'elle vient "cogner" contre le bois, sa pointe (qui n'est plus pointue justement) ne l'entame pas.
     
    Rappelons que la restauration de la maison d'accueil (grange du XVIIIe, venue remplacer une maison seigneuriale, plus haute) a obtenu en 2004 le Premier Prix du Concours départemental du patrimoine du Conseil Général de Saône-et-Loire.
     

     

    Pour retrouver trace des travaux qui concernent la grange/maison d'accueil, vous pouvez vous reporter aux journaux de "Tremplin Homme et Patrimoine" de ces années-là :
    Fin 2001 - fin 2002
    2003
    2004

     


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  • Bruits de marteau, d'eau qui part en vapeur, de scie et de ciseaux, odeurs piquantes du bois et du fer chauffés à l'extrême, entêtantes de l'huile de lin mêlée à l'essence de térébenthine... La Tour du Bost se fait une beauté en ce moment, avec les finitions du niveau 4.

    Niveau 4 : une porte médiévale

    Depuis la reprise des travaux, toute l'équipe s'est attelée à la confection des portes : trois, en chêne, sont en cours de fabrication ; les volets intérieurs suivront. Elles vont venir fermer l'accès à la salle depuis l'escalier, l'accès à une petite pièce attenante et l'ouverture qui donne aujourd'hui sur le vide (voir Coup d’œil : Chambre avec vue ? - la solution ).

    Niveau 4 : une porte médiévalePenchons-nous aujourd'hui sur cette dernière porte, donnant côté est. Son installation est compliquée par le fait qu'il faut la positionner telle qu'elle l'était autrefois, c'est-à-dire à l'extérieur du monument. Avant de se lancer, il a fallu réaliser le gabarit, pour que le battant ne dépasse pas des murs et qu'il corresponde parfaitement aux traces laissées dans le bâti. Puis on a pu assembler les planches, pour obtenir une porte cloutée à bois croisé : un travail plus difficile qu'il ne paraît. En effet, il faut conjuguer d'une part la pose des clous (forgés tout exprès par M. Jacquelin), nécessitant une pose en losange avec un pas compris entre 10 et 14 cm, avec le fait que les planches verticales ne sont pas toutes de la même largeur : il s'agit de ne pas "tomber", lors de la pose d'un clou, sur un espace entre deux planches !

     

    Niveau 4 : une porte médiévale"Au Moyen-Âge, précise Gauthier Jacquelin, ferronnier d'art, on ne s'embarrasse pas de notion de style. Ce qui fait "style", c'est l'efficacité, surtout dans l'architecture militaire. Tout a une fonction, rien n'est superflu".  

    La pose des clous par exemple ne se fait pas au hasard : ils sont toujours cloués sur les planches horizontales, les pointes étant recourbées à chaud et rentrées dans les planches verticales. Normalement, les têtes et les parties horizontales du bois font face à l'extérieur des bâtiments, pour des raisons défensives : il est plus difficile de défoncer une porte armées des têtes de clous qu'une autre où n'apparaissent que les tiges.

     

    Le cas de notre porte ouvrant sur l'orient est particulier, puisqu'elle apparaîtra aux visiteurs en quelque sorte "inversée". En raison du dispositif mis en place au XVIe siècle, lorsque la porte ouvrait sur un bâtiment aujourd'hui disparu, de l'intérieur de la tour nous aurons vue sur la face portant les têtes de clous. Un choix qui n'a rien à voir avec des raisons esthétiques : si l'on se remet dans l'esprit de l'époque,  la pièce (une chapelle?) qui existait alors était la dernière possibilité de repli en cas d'attaque : il fallait donc prévoir un système de défense.  À l'intérieur de la tour, nous sommes encore à l'extérieur de la dernière position de repli.

    Niveau 4 : une porte médiévale

     

    Niveau 4 : une porte médiévaleLa manière de procéder pour équiper la porte de ses clous est assez simple, mais nécessite deux personnes et une certaine souplesse d'au moins un des intervenants. Posée à l'horizontale sur des tréteaux, la porte est fortement maintenue assemblée avec des serre-joints. Les endroits où les clous vont être enfoncés sont repérés. Les clous, chauffés à blanc sur la forge portative, sont amenés à leur emplacement ; ils s'y enfoncent comme dans du beurre - un coup de marteau, et les voilà en place. Tandis que l'un (celui qui tient le marteau) refroidit la tête du clou et le bois avec de l'eau puis maintient le clou en place en appuyant dessus fortement, l'autre se glisse prestement sous la porte, tord à la pince la tige encore chaude et l'enfonce dans le bois  en quelques coups de marteaux. Nouveau refroidissement, de la tige cette fois, avec un peu d'eau, et le tour est joué.

    Niveau 4 : une porte médiévale

     

    Pour retrouver les travaux du niveau 4, consultez nos articles de la rubrique "Travaux", et tout spécialement ceux qui suivent, qui vous donnent en outre accès à d'autres liens :
     
    Une histoire de poutre (1) : Casse-tête chinois
    Niveau 4 : un plafond très technique (1)
    C'est reparti !  

     

     

    Des photos de la poutre du niveau 4 - et sur le plafond de la nouvelle salle, ainsi que sur les scellements au plomb.

     


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